Pollution
Humain
Environnement
Economique

A 15h30, une fuite de cyanure de sodium est découverte sur un site situé proche de la TEES et stockant des produits chimiques liquides en vrac (8 000 t de produits dans plus de 150 réservoirs). Un chef du service maintenance remarque des traces d’humidité autour des bas-côtés d’un réservoir et découvre une fuite sur un réservoir de stockage de 750 t de solution de cyanure de sodium à 30 % avec présence de liquide dans la rétention. A 16h50, le contenu du réservoir est transféré dans un autre dont la propreté et la compatibilité est préalablement vérifiée. Une pompe est mise en place pour recueillir le produit dans la rétention. Les vapeurs de cyanure sont mesurées autour du réservoir : les mesures sont négatives 5 cm au-dessus du niveau de liquide dans la rétention.

16 t se sont déversées, dont 4 sont récupérées dans la rétention. La cuvette de rétention, constituée d’une simple fosse en maçonnerie sans revêtement imperméable, n’est pas étanche : 12 t se répandent dans la TEES via le système d’effluents du site et la pollution des sols. Le personnel d’agences de pêche surveille les teneurs en cyanure dans la rivière pendant plusieurs jours. L’échantillonnage montre des niveaux élevés de cyanure, mais sans impact visible sur l’environnement.

Une corrosion localisée dans le voisinage d’une inclusion de scorie de soudure, datant de la construction du réservoir en 1977 est à l’origine de la fuite.

Les autorités interdisent l’utilisation du réservoir jusqu’à sa réparation totale qui coûte 250 000 livres à l’exploitant. Celui-ci paye également 20 000 livres pour couvrir les coûts de surveillance environnementale. La société est condamnée à 5 600 livres d’amende pour dépassement des valeurs limites de rejets autorisés (jusqu’à 100 mg / l rejetés pour 8 mg / l autorisés).

Le réservoir de 794 m³ fait 14,1 m de haut pour 8,5 m de diamètre. Construit en acier au carbone en 1977, il est composé d’un plancher en plaques d’acier rodé soudées par une soudure filet. Le plancher est construit en cône vers le bas avec un puisard central, qui permet la vidange totale du réservoir entre des utilisations.

En 1991, le réservoir reçoit un revêtement interne de zinc époxy puis est affecté au stockage de cyanure de sodium. Il est utilisé en continu jusqu’en mai 1998, date à laquelle il est ouvert pour nettoyage et inspection. Celle-ci révèle que le revêtement intérieur est endommagé ou manquant sur les deux derniers mètres de la coquille et au niveau du plancher. Le revêtement est enlevé par jet d’eau à haute pression. Les plaques de sol et l’enveloppe ne présentent pas de trace de corrosion apparente. L’épaisseur des plaques est mesurée par ultrason, aucune anomalie n’est détectée.

Le réservoir est remis en service en juillet 1998, mais un contrôle de routine sur les stocks de routine au mois d’août révèle un écart de 23 t. Le réservoir est vidé à nouveau et inspecté. Une fuite de la taille d’un trou d’épingle est trouvé dans la soudure d’une plaque au sol, elle serait due au décapage d’une scorie de soudure datant de la construction initiale de la cuve lors du nettoyage de celle-ci. Une inspection visuelle détaillée de toutes les soudures est réalisée 23 sections de soudure sont refaites (soudures doubles). Les soudures réparées sont testés par ressuage et le plancher testé par mise en pression sous azote sous la plancher ainsi que par des techniques hydrostatique. Le réservoir est remis en service en septembre.