Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans un port, le cargo GRANDCAMP, navire contenant déjà divers matériels, est chargé d’engrais (à base de nitrate d’ammonium). Le produit est conditionné en sacs de 45 kg et se présente sous forme de petits grains bruns (composition : 32,5 % azote, 4 à 5 % charge minérale, 1% enrobant , mélange vaseline/résine). Lors du chargement, 1 400 t sont placées dans la cale 2 et 800 t dans la cale 4. Le lendemain à 8 h, après détection de fumées dans la cale 4, de l’eau en quantité limitée est jetée sur le foyer présumé puis la cale est refermée, ventilation inhibée (par bouchage des orifices). Le sinistre se développe, la pression fait ouvrir les orifices par lesquels de la fumées rouge orangée sort. A 9 h, la coque est déjà brûlante. Une très violente explosion se produit à 9h12. Des projectiles, parfois de grosse taille, sont retrouvés loin du sinistre (ancre de 1,5 t projetée dans une raffinerie à plus de 3 km). L’explosion entraîne un raz de marée sur les berges. Un navire voisin, chargé de soufre et de nitrate d’ammonium (961 t), prend feu à son tour. Une tentative de remorquage au large l’éloigne des côtes de 50 m. Au matin (1 h), il explose. L’accident fait 581 morts et 3 500 blessés. Les dégâts dans le port et sur les habitations sont très importants. Les vitres sont détruites. Des réserves de carburant ont pris feu après la seconde explosion, de même que des silos. Cinq jours après la catastrophe, des incendies ravagent encore la ville. D’après les documents d’experts, la cause la plus probable du déclenchement de l’incendie serait une cigarette encore allumée jetée dans la cale ; le feu aurait couvé toute la nuit et se serait avivé par les courants d’air produits lors de l’ouverture du panneau de la cale le lendemain.