Pollution
Humain
Environnement
Economique

Lors d’un essai sur l’un des groupes d’une centrale électrique diesel, un défaut monophasé apparaît à 11h10 sur le câble basse tension en sortie du transformateur de soutirage situé au niveau -6 m dans la galerie transformateurs. Le câble amorcé prend feu et l’incendie se propage aux chemins de câbles supérieurs. L’équipe de quart, alertée par la détection incendie, éteint l’incendie avec des extincteurs au dioxyde de carbone. Le Plan d’Opération Interne (POI) est déclenché à 11h25, les autorités et l’inspection des installations classées sont informées, tous les groupes sont arrêtés, et les opérateurs comptés pour s’assurer que tous sont bien au lieu de regroupement. Vers 13 h, la concentration en monoxyde de carbone dans la salle des machines est redevenue nulle et le POI est levé à 13h55. Les pompiers quittent les lieux à 14 h après avoir proposé de regonfler les appareils respiratoires isolants (ARI) de la centrale à partir de leur compresseur afin de leur redonner une autonomie complète pour une éventuelle intervention ultérieure.

Dix employés, légèrement intoxiqués par les fumées, sont évacués à l’hôpital pour contrôles médicaux. Cinq chemins de câbles sont touchés, 120 câbles brûlés ou endommagés sur 2 m linéaires. La totalité de la centrale est de nouveau opérationnelle le 26/05 à 16 h. Cet incident n’a pas provoqué de coupure d’électricité, des reroutages d’électricité ayant été opérés notamment à partir des turbines des barrages de l’île.

Le test du relevé courbe à vide de l’alternateur serait l’initiateur de l’accident. Cet essai consiste à envoyer un courant d’excitation dans l’alternateur et à mesurer le rapport entre ce courant et la tension en sortie de l’alternateur. Cet essai est réalisé par 2 agents, moteur en fonctionnement non couplé, et doit se réaliser disjoncteur du transformateur de soutirage ouvert. Le câble se trouve alors sous tension hors charge et de ce fait sans protection électrique. C’est le 2ème essai de ce type sur la centrale, le 1er n’ayant pas suscité de problème. Quatre facteurs conduisent à l’hypothèse du vieillissement par fatigue d’ordre électrique ou mécanique : fortes sollicitations électriques de ce tronçon de câble dans les années passées notamment lors d’un incendie du tableau électrique en 2004 (ARIA 28565) ; le câble a pris feu dans sa partie courbée remontant vers le tableau qui est potentiellement plus fragile ; le câble a été installé il y a 30 ans et est beaucoup plus sollicité qu’un câble réseau du fait de sollicitations importantes sur les groupes ; une récente campagne de dératisation peut laisser présager d’une altération de l’isolant due aux rongeurs. Toute origine humaine de l’incendie est écartée.

Par ailleurs, le dispositif de surveillance permettant d’alerter l’opérateur en salle de contrôle si un défaut survient ne s’est pas déclenché, sa mise à la terre étant défectueuse du fait d’un problème de connectique.