Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un atelier de fabrication de polyéthylène est arrêté dans une usine chimique, à la suite d’une augmentation de température dans une cuve contenant 2,6 t de peroxydes (peroxypivalate de butyle tertiaire dilué à 20% dans de l’isododécane). Le POI est déclenché préventivement. Selon l’exploitant, l’élévation de température dans la cuve de 2 m³ serait due à la forte chaleur ambiante. Ces peroxydes dégageant eux-mêmes de la chaleur (réaction exothermique), il y avait risque d’emballement c’est à dire d’incendie voire même d’explosion.

Le personnel de l’atelier est évacué. Les pompiers internes arrosent le bâtiment pour faire descendre la température. Grâce à la mise en service des sprinklers dans le bâtiment, à la vidange partielle du réacteur vers une fosse de rétention déportée et à une dilution supplémentaire du produit restant dans le bac, l’évolution de température est maîtrisée. La fosse a légèrement débordé mais les eaux ont été recueillies dans un bassin d’orage, évitant toute pollution du milieu naturel. Le reste du stockage, ainsi que le contenu de la fosse sont pompés vers le bassin de sécurité prévu pour recevoir les peroxydes concentrés en cas d’incident. La teneur en peroxydes de ce bassin est analysée et des rampes de mousse sont disposées autour de la fosse pour éviter tout risque de feu.

L’activité de l’atelier est interrompue pour 48 h le temps de mettre en place un groupe frigorifique industriel. Aucune trace d’hydrocarbures ni de peroxydes n’est détectée sur le sol du bâtiment de stockage et l’atmosphère a été contrôlée. Un deuxième réservoir contenant le même mélange est transvasé vers un conteneur réfrigéré. Les autres réservoirs contiennent des mélanges de peroxydes moins sensibles qui seront conservés jusqu’à leur destruction. Les peroxydes seront dilués à des teneurs à 1 % pour permettre leur élimination en incinération.

Selon l’inspection des installations classées, l’élévation de température pourrait être liée au temps de stockage prolongé (3 j) de la solution de catalyseur au fond de la cuve, ce dernier étant livré sous forme solide puis dilué sur place pour l’élaboration des solutions catalytiques. A la suite de cet incident, un arrêté d’urgence est pris, demandant à l’exploitant d’améliorer les conditions de sécurité liées à sa procédure de dissolution et d’intervention en cas de montée en température des préparations.