Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un déversement accidentel de pétrole brut se produit sur le système de vidange de l’eau de pluie d’une raffinerie au cours du déchargement d’un pétrolier rempli 130 000 t de brut, suivi d’un incendie et une explosion sur la plage d’Aterro à 50 m, faisant un mort et un blessé grave parmi 2 pêcheurs.

L’opération de transfert préliminaire débute à 20h30 et consiste à pousser l’eau contenue dans un pipeline reliant une bouée à la terre ferme par pompage de pétrole brut à partir du navire. En raison d’une mauvaise coordination entre les équipes et à un échange insuffisant d’informations sur les instructions opérationnelles (en particulier en ce qui concerne le débit de pompage) au cours des opérations ainsi que lors du changement d’équipe à 22 h, 200 t de pétrole brut se déversent dans le drain d’eau pluviale, atteignent la plage de Aterro où une inflammation se produit à 22h45 (probablement due à la cigarette d’un des pécheurs). La déflagration (VCE) se propage à travers l’émissaire d’eau pluviale jusqu’à la station de traitement des eaux de la raffinerie, provoquant des dégâts matériels sur la canalisation (12 m de tuyau de diamètre 1 200 mm seront à remplacer) et sur l’unité.

Dans l’intervalle, le déversement a été remarqué, le drain détourné vers le bassin d’eaux pluviales de l’usine de traitement des eaux usées de la raffinerie et le pompage du navire avait été arrêté.

L’alarme générale retentit à 23h15 ; le feu a été éteint à 23h45 gràce à l’intervention des services de secours internes et externes et l’utilisation de 50.000 m3 d’agent moussant.

Le produit non consumé dans l’incendie forme des taches de pétrole brut (émulsion huile / eau) qui se répandent le long de la côte dans la direction nord – sud, entre la plage d’Aterro et celle de Leca ; 155 tonnes de sable contaminé seront excavées pendant les opérations de nettoyage et traitées par une entreprise agréée.

Les dommages matériels internes atteignent 300 000 euros, ceux de nettoyage 9 M d’euros. Les coûts d’intervention d’urgence atteignent 8.16 M d’euros, le nettoyage et la restauration à l’extérieur du site 1,38 M d’euros et les travaux de réfection de l’émissaire des eaux de pluie 313 000 euros.

L’analyse de l’accident montre que le navire n’a pas respecté la procédure de pompage de pétrole brut, que les procédures de fonctionnement de la raffinerie ne sont pas prévues en cas de perturbations telles que celle qui s’est produite, et que l’évaluation des risques était insuffisante.

L’exploitant effectue les modifications suivantes :

  • motorisation de toutes les vannes de grande taille pour réduire le temps de réponse à l’ouverte ou la fermeture, en particulier en cas d’urgence,
  • redimensionnement et d’automatisation du système de dérivation de la vidange de l’eau de pluie vers l’usine de traitement des eaux usées, de manière à assurer qu’aucun hydrocarbure peut être libéré accidentellement à la mer via l’émissaire des eaux pluviales,
  • amélioration des procédures du site sur l’utilisation de systèmes de drainage avec intégration des modes opératoires existants mais mal répertoriés,
  • évaluation des risques avant toute modification des procédures opérationnelles ou de la conception des installations,
  • amélioration des instructions et des procédures opérationnelles, en particulier quand un tiers est impliqué.