Pollution
Humain
Environnement
Economique

Avant 8 h, une fuite se produit sur un clapet anti-retour de l’unité d’épuration de gaz soufrés d’une raffinerie. À 8h13 une alarme de détection de sulfure d’hydrogène (H2S gaz inflammable, toxique et odorant à très faible concentration) dont le seuil est fixé à 10 ppm s’active au niveau de l’unité. Des opérateurs effectuent une recherche de fuite infructueuse. A 9h30, un sous-traitant percevant de fortes odeurs alerte le personnel du site. De nouvelles alarmes H2S s’activent. Une reconnaissance est effectuée, mais rien d’anormal n’est détecté. Parallèlement, les pompiers reçoivent des centaines d’appels signalant une odeur de gaz. L’Essonne, les Yvelines et la Seine-et-Marne sont touchées. À 11h02, une alarme H2S de 2ème niveau, dont le seuil est à 40 ppm, s’active. La colonne d’épuration de l’unité est arrêtée 30 minutes plus tard. À 12h30, l’exploitant signale aux autorités une fuite de vapeur d’eau soufrée. Les communes riveraines sont prévenues. Le POI est activé à 13h52. Les mesures de surveillance de la qualité de l’air réalisées à proximité du site ne détectent pas de risques pour la santé. Le POI est levé à 18h25. La quantité de gaz émise, constitué à 90 % d’H2S, est estimée à 187 kg.

Fissuration du clapet par le gel

La fuite provient d’un clapet de la ligne de gaz entre la tête de la colonne d’épuration et le réseau de torchage des gaz. Une déformation au niveau de son chapeau, provoquée par le gel de condensas (température extérieure < -5 °C), est constatée. En marche normale, le gaz contenu dans cette ligne ne circule pas. Pour éviter les phénomènes de condensation, un traçage est en place, mais l'exploitant constate qu'il ne fonctionne pas correctement. L'expansion volumique de l'eau gelée a provoqué la fissuration du clapet, puis sa fuite en phase de dégel. L'absence de calorifuge et le positionnement en point bas du clapet ont contribué à l'accumulation d'eau dans l'équipement.

Gestion de l’événement

L’équipe d’exploitation de l’unité recherche la fuite sans prévenir les autres équipes de la raffinerie. N’étant pas informés, le service de sécurité et le contremaître de service n’ont pas donné de réponses satisfaisantes lorsque les services de secours les ont contactés dans la matinée. Cependant, une cinquantaine d’alarmes fixes d’H2S, dont 2 de second niveau, ont retenti sur le site entre 8h13 et 11h53.

Actions correctives

À la suite de l’événement, l’exploitant :

  • remet en état le traçage et calorifugeage des brides et petits matériels ;
  • abaisse les seuils de déclenchement d’alarme sur détection H2S à 5 ppm et 10 ppm ;
  • révise les procédures de réaction à une fuite d’H2S (traitement des alarmes et mise en sécurité des installations) : nouveaux seuils avec clarification de la réaction attendue et de la communication de l’information de la détection ;
  • révise les procédures de déclenchement du POI : ajout d’une matrice de niveaux de crise en fonction de l’évènement (y compris odeur) et ajout d’un scénario odeur autour du site.

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