Pollution
Humain
Environnement
Economique

L’exploitant d’une entreprise stockant et distribuant du carburant pour l’aviation note depuis plus de 3 mois des écarts négatifs irréguliers entre ses stocks physique et comptable. Dans un premier temps, les employés vérifient les compteurs volumétriques des camions, puis les jauges des bacs de stockage et enfin les sondes de température chez le fournisseur ; ces dernières défectueuses sont réparées. Après reconnaissance, une fuite est localisée fin juin sur la ligne n° 5 en acier, de 60 m, recouverte par une couche de goudron et enterrée à 1,30 m. Des investigations plus approfondies permettent d’identifier plusieurs fuites au niveau du poste de distribution. Le volume de carburant JET A1 perdu est estimé à 270 m³. La ligne n°5 est arrêtée. Une société spécialisée effectue plusieurs carottages sur le site, tout particulièrement à proximité de cette canalisation. Ces travaux à une profondeur de 2,50 m ne révèlent pas la présence d’hydrocarbures. Une seconde société intervient le même jour pour des forages profonds. Une partie des matériaux excavés lors du forage présente une forte odeur d’hydrocarbures, laissant supposer la présence de carburant à partir d’une profondeur de 3 m. Un nouvel échantillon des eaux souterraines pris à l’aide du piézomètre confirme que le carburant a atteint la nappe phréatique vers 40 m de profondeur. Une unité d’écrémage est installée à proximité de la zone la plus impactée pour pomper la phase surnageante d’hydrocarbures sur la nappe phréatique. Des équipements de ventilation du sol sont mis en place afin de faciliter la dégradation de la substance dont la biodégradabilité est confirmée. L’inspecteur des installations classées demande à l’exploitant de délimiter dans les plus brefs délais la zone susceptible d’avoir été polluée, de déterminer la gravité de la pollution du sol dans la zone considérée et d’assurer la décontamination. La ligne n°5 alimentant le poste de distribution est arrêtée jusqu’à ce que l’origine exacte de la fuite soit clairement identifiée et que la remise en état garantisse sa parfaite intégrité. L’inspection propose que l’exploitant établisse rapidement un bilan sur ces réseaux de canalisations. Après réparation de la ligne, la remise en service de l’installation est conditionnée à la mise en place d’un contrôle visuel permanent des tuyauteries et d’une vérification bimestrielle de la détection de fuite à défaut de dispositif permanent.