Pollution
Humain
Environnement
Economique

Lors du dépotage d’un camion dans une usine pétrochimique, une fuite d’acrylonitrile (estimée à 15 kg/min) se produit au niveau d’un joint de connexion reliant le flexible au camion. En évacuant la zone, les 3 opérateurs sur place (non équipés de ARI) stoppent la pompe de dépotage. Le POI est déclenché et des rideaux d’eau sont utilisés pour abattre les vapeurs d’acrylonitrile. Les 300 personnes du site sont confinées.

Les 3 opérateurs et 4 personnes d’un atelier voisin, potentiellement exposées au gaz, sont hospitalisés par mesure de précaution (seule 1 personne reste en observation 24 h). La station de mesure la plus proche de la zone de dépotage enregistre une pointe de concentration d’acrylonitrile de 2 ppm, soit le seuil de la valeur moyenne d’exposition (VME).

La fuite résiduelle est isolée 40 min après le début de l’accident par l’équipe d’intervention. L’exploitant évalue l’épanchement à au moins 750 kg. Les eaux de déluge et la mousse utilisée pour prévenir l’évaporation du liquide sont récupérées dans les fosses prévues à cet effet. Aucune conséquence environnementale n’est signalée. Le camion impliqué, mis en sécurité, contient encore 13 t d’acrylonitrile. Le POI est levé 4h30 après son déclenchement.

L’exploitant effectue une enquête pour déterminer les causes de l’accident. Les premiers éléments semblent indiquer qu’une contrainte mécanique au niveau du joint (due à la passerelle de dépotage) serait à l’origine de l’accident : le dépotage s’effectue par le haut du camion, une passerelle venant se positionner au-dessus pour permettre à l’opérateur d’effectuer la connexion. Lors du déchargement, la citerne serait remontée du fait de la diminution de la charge (effet des suspensions pneumatiques) et aurait heurté le raccord de connexion à l’origine de la fuite.

Plusieurs anomalies survenues lors de déchargements de camions 10 mois plus tard conduisent l’exploitant à revoir les conclusions de l’enquête : l’utilisation de raccords de marques différentes non compatibles entre eux est également à l’origine de l’accident. Ce phénomène est accentué avec le vieillissement des pièces d’usure des raccords.

De nouvelles dispositions sont alors prises : identification des équipements clés avec marque visuelle au niveau de chaque connexion, révision des cahiers des charges relatifs aux raccords devant équiper les citernes d’acrylonitrile, utilisation des raccords mâles et femelles d’un même fabricant…