Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 10 h, un chauffeur livre dans une brasserie un chargement mixte d’acides contenus dans 5 conteneurs de 1 000 l chacun : 4 d’acide nitrique (HNO3) et 1 d’acide chlorhydrique (HCl). L’étiquetage de ces conteneurs est la seule indication distinctive du contenu transporté. Le livreur dépote normalement le premier conteneur d’acide nitrique dans une cuve en inox de 10 m³ contenant déjà 3 000 l d’HNO3, puis raccorde à l’installation et dépote le conteneur de 1 000 l d’acide chlorhydrique. S’apercevant de son erreur, le chauffeur-livreur alerte le personnel de l’établissement. En accord avec l’expéditeur du chargement qui envoie sur place 2 intervenants, une vidange du réservoir est décidée en pompant le mélange des acides par l’intermédiaire de la vanne de secours du bac ; celle-ci débute vers 11h30. Alors que 2 à 3 000 l du mélange des acides ont déjà été pompés, les opérateurs suspendent le transfert 2h30 plus tard après avoir constaté que le liquide se déversant dans les conteneurs est de couleur rouge. Au même moment, la tuyauterie de vidange du bac se rompt et 2 600 l de solution acide se déversent dans la cuvette de rétention, un nuage brunâtre de vapeurs nitreuses est émis à l’atmosphère durant 10 à 15 min. Les secours externes sont alertés, le personnel de la salle de contrôle de l’atelier le plus proche est évacué et un périmètre de sécurité est mis en place dans l’usine. Les pompiers dont une CMIC arrivent sur les lieux 5 min après avoir été alertés. La solution déversée est pompée, mise en conteneur et évacuée pour être traitée en centre autorisé. La rupture de la canalisation est sans doute due à une attaque de l’inox par l’acide chlorhydrique, favorisée par une dilution de l’acide nitrique en formant un mélange de type eau régale et par la destruction de la pellicule d’oxydes protégeant l’acier d’une attaque profonde (passivité). L’exploitant demande à son fournisseur de fiabiliser ses procédures internes liées au chargement et à l’identification des produits chimiques livrés pour éviter tout risque de confusion entre ces derniers ; la procédure interne de dépotage sera également mise à jour et renforcée. Par ailleurs, l’exploitant prendra en compte le risque de mélange lors de la reconstruction de son stockage.