Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine de fabrication de produits pour l’industrie textile, un feu, type « flashfire », se produit lors du chargement d’un réacteur de synthèse en carbonate de diméthyle. Ce liquide inflammable est chargé à partir de fûts en tôle de 200 l par aspiration sous vide. Lors du remplissage, un fût où il reste 10 à 15 l, est incliné. Les vapeurs de carbonate de diméthyle de ce fût s’enflamment provoquant son explosion. Le chef de quart et des opérateurs interpelés par le bruit généré, effectuent les premiers secours auprès des deux opérateurs qui effectuaient le chargement et déclenchent l’alerte. Les gendarmes, pompiers et deux ambulances se rendent sur les lieux de l’accident. Le personnel met en sécurité le réacteur.

L’impact de l’explosion est limité à 2 m autour de la zone. L’opérateur qui manipulait le fût est brûlé sur une grande partie du corps. Il décède malgré 10 jours d’hospitalisation dans une unité spécialisée pour les grands brûlés. L’autre opérateur, tombé au sol, a des ecchymoses et de légères brûlures. Il retourne travailler après 36 jours d’arrêt.

L’origine de l’inflammation brutale des vapeurs est une accumulation d’électricité statique sur le tuyau en plastique utilisé pour le transfert. Ce type d’équipement n’est pas adapté pour les liquides inflammables. La procédure en place au moment de l’accident, donne des consignes générales pour la manipulation de produits inflammables, la mise à la terre du système et les équipements à utiliser. Une enquête auprès des opérateurs identifie un manque de formation sur ces procédures.

Suite à l’accident, l’exploitant met à jour, dans son système de gestion de la sécurité, la procédure de manipulation des substances inflammables en explicitant mieux sur la compatibilité chimique et la mise à la terre du système. La société étudie un nouveau système de remplissage fixe de matières premières inflammables (en cycle fermé et / ou dans une atmosphère d’azote, à partir de conteneurs mobiles). Le risque lié aux charges électrostatiques lors du transfert de produits de petits conteneurs a tendance à être sous-estimé. L’exploitant envisage des mesures de gestion spécifiques afin de limiter ce risque.