Dans une usine de gaz industriels, un opérateur effectue le contrôle visuel d’une bouteille d’acétylène de 6 m³ sans pression résiduelle. Des flammes de 40 à 50 cm apparaissent vers 10 h au niveau du goulot de la bouteille dont il vient d’enlever le robinet. Il alerte son collègue. Ensemble, ils déclenchent l’arrêt d’urgence et la mise en sécurité des installations. L’encadrement appelle les services de secours à 10h05, après analyse de la situation. Les 10 salariés se regroupent en zone sûre. L’équipe de 1ère intervention du site déploie des lances à eaux pour protéger les locaux et refroidir la bouteille. Les pompiers arrivent sur site à 10h25 alors que les flammes sont éteintes. Ils arrosent la bouteille jusqu’à ce qu’un contrôle de température montre, vers 10h50, que la bouteille est manipulable. Une fois les utilités remises en service, elle est sortie du local et plongée avec une longe dans un bassin d’eau présent à proximité pour achever la neutralisation de son contenu. Le travail reprend vers 11h30. L’exploitant informe la commune, les voisins proches et l’administration.
L’enquête menée par l’exploitant montre que l’opérateur bascule la bouteille horizontalement sur un chevalet et enlève son robinet à l’aide d’une visseuse. Ce retrait est nécessaire pour faire apparaitre le numéro de la bouteille caché sous la rondelle d’épreuve. Mais ce numéro est masqué par de la rouille au niveau de la collerette, car la bouteille était stockée en extérieur. Il utilise alors une brosseuse pneumatique pour le dégager. L’outil étant usé, l’opérateur doit insister pour faire apparaitre le numéro. Cela provoque un échauffement important des parois de la bouteille et la vaporisation d’une partie des 13 kg d’acétone contenant l’acétylène de saturation et restant dans la bouteille au niveau de la matière poreuse. Ces vapeurs combustibles s’échappent et s’enflamment au contact de l’air (comburant) et de la paroi chaude (source d’inflammation), comme en témoigne l’absence de noir de carbone, preuve de la combustion organique de l’acétylène.
L’exploitant met en place les mesures suivantes :
- Pose d’un bouchon sur le goulot de la bouteille en cas de difficulté pour le brossage du numéro nécessitant l’usage d’une brosseuse pneumatique
- Usage d’outils manuels ou automatiques anti-étincelants avec port de lunette
- Changement de la tête des brosseuses pneumatiques avant usure trop avancée (indication d’un niveau d’usure acceptable)
- Révision de la procédure d’inspection des bouteilles pour préciser que le brossage manuel doit être utilisé pour les numéros peu corrodés.
