Pollution
Humain
Environnement
Economique

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« Galette » : mélange de nitrocellulose imprégnée de nitroglycérine

Produit explosif, très toxique, très inflammable, avec risque d’explosion par choc/friction/feu/autre source d’ignition

Danger d’incendie avec émission de vapeurs nitreuses

Taux d’humidité de 25 % minimum exigé pour le transport

A 23h30, un feu se déclare dans une usine classée Seveso seuil haut spécialisée dans la fabrication de propulseurs et de composants pour missiles, roquettes, drones, cibles et générateurs de gaz. L’incendie concerne 120 m² dans un dépôt de 700 m² stockant 46 t de nitrocellulose imprégnée de nitroglycérine (mélange nommé « galette ») conditionnée en fûts métalliques ou carton. Les pompiers du site appellent les secours publics en renfort. Le POI est déclenché et un périmètre de sécurité est établi. Les pompiers arrosent les produits depuis l’extérieur du bâtiment et protègent les bâtiments contigus. Le feu est éteint vers 6h30 après intervention des pompiers à l’intérieur du bâtiment.

Une partie des 5,8 t de galettes stockées en fûts carton a brûlé. Les reliquats de produits imbrûlés sont répandus sur le sol. Les évents en matériaux légers de la toiture du bâtiment sont endommagés. Pour sécuriser la zone, les faux plafonds sont détruits par les pompiers. Des morceaux de ce faux plafond, contenant de l’amiante, tombent et se mélangent aux déchets pyrotechniques.

Aucun bassin de confinement des eaux d’extinction n’étant présent, les 1 250 m³ d’eaux rejoignent la JALLE DE BLANQUEFORT après passage dans un décanteur. Une mortalité aquatique est constatée. Par précaution, 2 captages d’eau potable en aval du site sont arrêtés. Deux arrêtés d’urgence sont pris pour imposer à l’exploitant une analyse des risques de la situation dégradée et des mesures de mise en sécurité. Les lots de galettes emballés en fûts carton sont reconditionnés en fûts métalliques. Les galettes épandues au sol sont arrosées en continu pour garantir l’humidité du produit et les eaux sont collectées. Les fûts intacts sont humidifiés et déplacés. La présence d’amiante dans les résidus d’incendie complique leur évacuation. Des sociétés spécialisées sont sollicitées. Le bâtiment est remis en état avant toute reprise d’activité.

Des analyses sont réalisées pour évaluer les impacts sur le cours d’eau. Les réseaux impactés par l’incendie sont nettoyés avant la réouverture des captages. En février 2017, l’exploitant est condamné à 20 000 € d’amende pour pollution de la JALLE.

L’accident est survenu un dimanche soir. Le bâtiment était fermé depuis le vendredi en fin d’après-midi. De fortes chaleurs sévissaient depuis plusieurs jours. Une analyse approfondie doit permettre d’identifier ce qui a perturbé la stabilité du produit. Selon l’exploitant, la cause thermique serait la plus probable. Une autre hypothèse est la cause électrique. L’exploitant ne respecte pas la fréquence de contrôle de la stabilité des fûts de galettes. Aucune détection incendie et aucun moyen d’extinction automatique ne sont présents dans le bâtiment. Le réseau de sprinklage est hors service depuis plusieurs années.

L’exploitant :

  • révise son étude de dangers
  • révise son POI
  • installe un système de détection incendie ainsi qu’un bassin de récupération des eaux d’extinction dans les bâtiments de stockage de galettes
  • renforce la vigilance par rapport aux conditions de stockage (taux d’humidité de 25 % minimum, durée de stockage limitée à 2 ans).