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Plusieurs explosions se produisent vers 23 h dans un centre emplisseur de bouteilles de propane. Le site, sur lequel l’équipe de nuit de 24 personnes est présente, accueille 53 000 bouteilles de 9 kg et 3 cuves de 1 290 m³ chacune. Les flammes provoquent l’explosion de la majorité des bouteilles pendant plusieurs heures, les 3 cuves résistent. Les secours établissent un périmètre de sécurité de 800 m et évacuent les riverains dans un rayon de plus de 1 km. Devant l’intensité du sinistre, les pompiers se tiennent en retrait. L’incendie est circonscrit à 2 h et éteint vers 4 h. Le bilan est de 8 employés blessés dont 5 gravement. Les dégâts sur le site sont estimés à 2,3 millions d’euros. Le nettoyage et déblaiement du site s’achève en octobre.

Les équipes de nuit traitent dans cette usine jusqu’à 6 500 bouteilles par tournée. Les bouteilles fuyardes doivent être purgées de leur gaz résiduel avant de pouvoir être reconditionnées. Elles sont déplacées depuis la zone de stockage vers une station d’évacuation de gaz où les vapeurs sont aspirées. La nuit de l’explosion, les ouvriers ont enfreint les procédures en vidant manuellement les bouteilles au niveau de la zone de stockage, en dévissant  les écrous prévus à cet effet à la base des robinets de bouteilles. C’est l’utilisation d’un chariot élévateur (non anti-déflagrant) dans la zone de travail qui a enflammé les vapeurs présentes. Après l’explosion, l’enquête de l’administration du travail relève 26 violations des règles de sécurité dont 20 sérieuses. L’enquête détermine que les employés n’utilisaient pas la machine spécialement conçue pour purger le restant de gaz dans les bouteilles et que l’exploitant permettait à ses employés de purger les bouteilles en dévissant les écrous. Selon les ouvriers, la machine à purger les bouteilles ne fonctionnait plus correctement depuis un an. L’enquête, menée le 30 juillet 2013, révèle également des lacunes au niveau de la formation à la sécurité des employés sur les dangers du propane. Les travailleurs ont été régulièrement encouragés à ignorer les alarmes gaz qui résonnaient à l’intérieur de l’usine pour continuer à travailler.