Pollution
Humain
Environnement
Economique

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A 0h04, 3 détecteurs d’acide chlorhydrique (HCl) localisés dans un atelier de fabrication d’une usine de produits intermédiaires de chimie organique se déclenchent sur dépassement du seuil de 5 ppm, atteignant 63 ppm à 0h09. Les 2 opérateurs de l’unité interviennent et constatent visuellement une fuite biphasique (gaz/liquide) sur une pompe de l’unité. L’arrêt d’urgence de l’unité est activé à 0h06 en salle de contrôle, les services de secours sont alertés. Des opérateurs mettent en oeuvre un canon à eau pour rabattre les vapeurs de produit formées. Le service de gestion de la plate-forme où se trouve le site isole les réseaux des effluents et des eaux pluviales pour éviter tout risque de pollution de la rivière voisine. A 0h10, le responsable de l’unité, en essayant de fermer les vannes en aval et en amont de la pompe, reçoit des projections de produit sur le haut du corps : mélange réactionnel composé d’eau, d’acide méthane sulfonique (AMS, CH4SO3), de chlorure de méthane sulfonique et d’acide chlorhydrique (HCl). Le 2ème opérateur, équipé d’un scaphandre, réussit à isoler partiellement la pompe (fermeture de la vanne de refoulement mais pas celle d’aspiration). Les pompiers, arrivés à 0h25 avec 26 hommes et 1 véhicule spécialisé en risque chimique prennent en charge l’employé légèrement incommodé, s’équipent de scaphandres avant d’isoler la fuite résiduelle. La fuite est totalement stoppée à 0h30 et les pompiers quittent le site à 1h40 après des mesures de toxicité dans l’air qui se révèlent négatives (concentration retombée à 14 ppm dès 0h14).

Le POI n’est pas déclenché, mais l’exploitant rédige le jour même un communiqué de presse. Le volume de mélange réactionnel déversé sur le sol étanche de l’atelier et sur des graviers est estimé entre 200 et 300 kg. Les dommages matériels se limitent à la pompe endommagée. L’inspection des IC demande une surveillance de la nappe en limite du site qui révèle une pollution d’AMS à hauteur de 30 mg/L. Les terres contaminées sont excavées et un suivi renforcé de la nappe phréatique est mis en place.

L’enquête menée par l’exploitant montre qu’une dégradation importante du support palier de la pompe centrifuge à entraînement magnétique assurant la recirculation de la phase liquide du mélange réactionnel entre le réacteur de l’unité et un des 2 échangeurs de chaleur est à l’origine de la fuite. Cette pièce comporte un revêtement interne anticorrosion en fluoroplastique qui était déchiré sur plusieurs centimètres. L’acier du corps de la pompe, alors mis à nu, a été attaqué par le mélange réactionnel fortement corrosif. La cause du déchirement serait la chute d’une pièce du mélangeur statique ; 2 jours avant l’accident, des opérateurs avaient noté une légère baisse du débit de la pompe accidentée, mais l’avaient attribuée à une déformation du mélangeur statique (un tel cas s’étant déjà produit).

L’exploitant met en place une protection de la pompe contre les chutes d’objets (grille) et une protection externe passive (anti-éclaboussures) sur les pompes présentant le même risque. Une étude pour mettre en place une vidange rapide du fond de réacteur est lancée, ainsi qu’une réflexion sur les conditions de déclenchement du POI et un renforcement des exercices de mise en place des équipements de protection individuels (EPI).