Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans le dépôt d’une raffinerie (prod: 5 Mt/an), de la fumée est détectée sur un bac à toit flottant simple pont de 94 000 m³ contenant 47 000 t de pétrole brut léger (point éclair : 38 °C). Peu après, la surface (4 800 m²) s’embrase. En l’absence de dispositif fixe de protection, les secours envoient de la mousse sur le toit du bac à l’aide d’un canon monté sur une plateforme élévatrice, protègent les bacs voisins et refroidissent les parois du réservoir. Le toit de 700 t s’enfonce. Quelques heures après, les moyens en place comprennent 26 pompes, 11 citernes, 6 plateforme hydrauliques et 150 pompiers. En parallèle, le brut est sous-tiré (1 700 t/h) pour abaisser le niveau du réservoir. Une attaque massive à la mousse est jugée nécessaire mais les émulseurs ne sont pas sur place ; 160 m³ disponibles sur les 200 m³ jugés nécessaires. Un plan de collecte d’émulseurs est donc lancé. La quantité de pétrole brûlée par l’incendie du bac est estimée à 300 t/h. Deux bacs proches qui subissent un fort rayonnement thermique, sont vidangés (calorifuges touchés). Le bac impliqué se boursoufle en partie haute et s’affaisse progressivement. 12 h plus tard, un boil-over génère une boule de feu (rayon: 90 m ; haut. : 150 m). Les pompiers, surpris par l’ampleur du phénomène, se replient pour se réorganiser. 2 véhicules sont détruits, les tuyaux en place ont fondu et doivent être réinstallés (problème de raccords). Le bac déborde, l’incendie se propage dans la cuvette. 6 pompiers sont blessés. 2h10 plus tard, un 2ème boil-over intervient. La liaison robe/fond du bac se rompt en 4 endroits. Les flammes se propagent à la cuvette de 16 722 m² délimitée par des merlons de 5 m qui résistent. Les pompiers, craignant un 3ème boil-over, opèrent une attaque à la mousse (débit de 1 773 m³/h). Un canon à eau (13,6 m³ /min) est utilisé pour permettre l’approche. A 2 h le matin suivant, le feu s’étend à nouveau à toute la surface du bac. Après réception d’émulseurs supplémentaires, l’incendie est maîtrisé à 15 h (plus de 60 h après détection de la fumée). 765 m³ d’émulseur ont été nécessaires.

Plusieurs causes sont retenues: présence sur le toit du bac de fissures et de traces de pétrole brut léger, utilisation le jour même de la torche (hauteur 83 m, dist. au bac : 99 m) après dysfonctionnement du compresseur du craqueur catalytique et envoi de particules de carbone incandescentes sur le pétrole répandu sur le toit du bac. Les fissures de fatigue, objet de réparations récurrentes, étaient apparues sous l’action des vents violents soufflant dans cette région.

L’exploitant n’avait envisagé que le scénario d’un feu de joint pour les bacs à toits flottants. L’absence de dispositif fixe de protection (couronne d’arrosage, boîte à mousse), de matériel mobile d’intervention adapté et le manque d’émulseur ont reporté et rendu difficile l’intervention des secours favorisant ainsi le développement du sinistre.

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