Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 0h20, une péniche de 120 m de long transportant 2 200 t de chlorure de vinyle (gaz extrêmement inflammable et cancérigène) est endommagée lors du passage d’une écluse. La navigation est interrompue sur 10 km. Un périmètre de sécurité de 400 m est mis en place, 20 habitations à proximité sont évacuées puis réintégrées au cours de la nuit. Les pompiers récupèrent les 5 membres d’équipage. Une cellule de crise est activée à 3 h et le dispositif ORSEC est déclenché à 7h30. Une voie d’eau importante est présente sur un compartiment mais n’engendre pas de risque de submersion. La timonerie, se retrouvant sous des éléments de porte de l’écluse arrachés, endommage des canalisations de gaz. Vers 7h30, des mesures révèlent des concentrations à 30 % de la LIE. Elles redeviennent négatives 8 h plus tard. Des barrages flottants préventifs sont mis en place en raison des 35 000 l de fioul présents dans la péniche.

Le lendemain de l’accident, les dispositifs de colmatage installés ne sont plus totalement efficaces et certaines sources de fuites sont inaccessibles ou inconnues. A 10 m de la péniche, les relevés de gaz sont négatifs. Une entreprise spécialisée finalise le colmatage 5 jours après l’accident. La surveillance atmosphérique montre de fortes variabilités des résultats durant les colmatages mais sont inférieures aux valeurs toxicologique de référence (retenues à 1 300 µg/m³ pour une durée de 14 jours). Les cuves qui ne présentent pas de fuite sont dépotées vers une péniche de secours. Du béton est coulé dans les coffrages des 2 cuves endommagées et le fioul est pompé. Les cuves qui fuient sont dépotées, 2 semaines après l’accident. Un périmètre de sécurité de 550 m est mis en place et les habitations et une scierie voisines sont évacuées.

La péniche s’était engagée sans heurt dans l’écluse et était amarrée. La porte est constituée de 4 éléments “empilés” les uns au-dessus des autres. Des fuites sont apparues sur les parties latérales de la porte aval, puis, à 8 m de hauteur d’eau, 1 voire 2 éléments du milieu de la porte se sont effacés. Les amarres ne résistent pas à l’aspiration de la péniche qui arrache l’élément haut (23 t) de la porte. D’après les expertises menées par l’exploitant (examens des pièces repêchées, études cinématiques et mécaniques, analyse photogrammétrique à partir des vidéos), il est conclu que la porte de type « suspendue », constituée de 4 caissons empilés, était considérée fermée par les automatismes alors qu’il existait un jeu jusqu’à 40 cm par rapport à la situation nominale (caisson du haut potentiellement engagé correctement alors que le caisson du bas l’était très peu, voire pas du tout). Ce blocage a pu être engendré par la présence d’un objet flottant. Le scénario de rupture de porte de l’écluse, lié à un mauvais engagement de la porte et à un défaut de fermeture n’était pas pris en compte dans l’étude de danger (EDD) du site.

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