Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une réaction entre du chlorure de cyanurile et de l’acide sulfanilique s’emballe dans une unité de chimie fine. De l’eau, de l’acide sulfanilique et du chlorure de cyanurile sont chargés dans un réacteur de 8 000 l. Selon le nouveau mode opératoire, 1 t de glace doit ensuite être introduite juste avant la soude (dans le mode opératoire précèdent la glace était chargée avant l’introduction du chlorure de cyanurile). Cependant la vanne d’alimentation pneumatique en glace est bloquée et le réacteur est maintenu sous agitation sans refroidissement en attente d’une réparation. En fonction des connaissances acquises sur le procédé, cet état est normalement sans danger.A 9h23, la réparation étant en cours, le couvercle non fixé du trou d’homme du réacteur se soulève. Un nuage de gaz contenant 107 kg d’acide chlorhydrique et de la mousse sont émis par ce dernier et par le système de ventilation du réacteur. Les 4 personnes présentes évacuent rapidement l’atelier et donnent l’alerte. Les vapeurs se diffusent dans l’atelier, puis s’échappent durant 40 mn, par la cheminée d’aération du bâtiment. Les pompiers de l’usine interviennent. A 9h35, une première équipe note une température de 103 °C dans le réacteur et constate que l’agitateur de l’appareil ne fonctionne pas. La circulation de saumure (entre -24 à -27° C) est mise en service manuellement dans la double enveloppe pour refroidir le milieu réactionnel. Toutefois l’agitateur du réacteur reste bloqué ralentissant ainsi le processus de refroidissement engagé. Les trous d’homme des autres réacteurs sont fermés et comme aucune autre réaction n’est en cours, les installations sont mises en sécurité (arrêt chauffage, vide et agitation). A 9h45, une 2ème équipe noie le réacteur avec 1 900 litres d’eau et ferme la vanne de rejet en Seine des eaux résiduaires de l’usine. Les produits répandus sur le sol et les vapeurs acides sont neutralisés avec une solution ammoniacale diluée à 12 %.

L’usine alerte les riverains qui se confinent. Aucune victime n’est à déplorer. Aucune conséquence notable sur l’environnement n’est relevée. Les autorités demandent la suspension du fonctionnement de l’installation.Les dommages matériels sont évalués à 18 KF et les pertes d’exploitation à 200 KF.

Cet accident a pour causes principales :le dysfonctionnement de la vanne pneumatique d’alimentation en glace, la méconnaissance de la réaction possible sans l’addition de soude, la nouveauté du mode opératoire (à l’essai depuis un mois), l’insuffisance de l’analyse des risques, l’absence d’alarme de température haute sur le réacteur.

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