Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 3h35, une alarme en salle de contrôle informe les opérateurs d’un feu dans l’unité de distillation d’une raffinerie. Vers 4 h, les flammes atteignent 50 m de haut et impactent 2 500 m². L’incendie est localisé dans une zone qui comprend notamment des pompes de charge de pétrole brut, des pompes de distillat, des aéroréfrigérants, un abri analyseur et un ensemble de tuyauteries. À 3h39, l’arrêt d’urgence de l’unité est actionné en salle de contrôle. L’alimentation de la ligne de charge est coupée, l’unité est isolée et les moyens fixes de protection dans la zone sont actionnés. Entre 300 et 600 m³ de substances inflammables sont concernées par la zone en feu. Dès 3h44, les moyens de lutte incendie internes sont mobilisés pour éteindre l’incendie et refroidir certaines installations en complément des installations fixes. À 4 h, le plan d’opération interne (POI) est déclenché. Un périmètre de sécurité est établi et la route desservant le site est coupée. Les pompiers sont appelés en renfort pour réaliser des relevés atmosphériques autour du site (H2S, SO2, NO2 et COV). Vers 8 h, la préfecture recommande la mise à l’abri des populations environnantes et des employés des entreprises voisines. Les eaux d’extinction sont dirigées vers des réservoirs dédiés au confinement des eaux présents sur le site. Des barrages flottants et des boudins absorbants sont mis en place au droit du rejet des eaux dans le canal. Le feu est maîtrisé peu après 8 h. Au regard de l’absence de détection par le réseau de mesures atmosphériques mis en place autour du site, les recommandations de mise à l’abri sont levées vers 10h25. À 11h30, le foyer principal est éteint. Vers 16h30, une fuite de gaz enflammée persiste. Vers 18 h, le dernier foyer secondaire est éteint. Le refroidissement se poursuit dans la nuit. Le POI est désactivé le surlendemain à 14h25.

Aucun blessé n’est à déplorer sur et en dehors du site. Un panache de fumées diffus est visible et une odeur d’hydrocarbures est ressentie dans les communes voisines jusqu’à 8 km. Il n’est pas relevé de suie dans les alentours. Une légère irisation est observée dans le canal. Les effluents aqueux sont pompés et traités par les installations du site. L’unité de distillation est partiellement détruite sur une zone de 50 m par 50 m. Des épisodes de torchage sont nécessaires.

Une fuite d’essence a eu lieu sur une tuyauterie de prise de pression d’un débitmètre de diamètre 3”, au niveau d’un support tubulaire creux. La corrosion du support avait été constatée visuellement par l’exploitant 3 ans plus tôt. Le remplacement du support était prévu pendant l’arrêt réglementaire de fin 2019 mais n’a pas été réalisé. Concernant l’incendie, la source d’ignition n’a pas été identifiée précisément. Avant le départ de feu, une alarme correspondant au dépassement de 20 % de la limite inférieure d’explosivité s’est déclenchée 6 fois, sans que les opérateurs de conduite ne s’en aperçoivent. Une partie des unités étant encore à l’arrêt, un filtrage des alarmes dédiées à l’unité en marche était réalisé. Ce filtrage masquait l’affichage des alarmes feux et gaz et n’affichait que celles relatives aux procédés de l’unité redémarrée. Le signal à éclat lumineux visible en salle des commandes a été assimilé à une alarme “procédé”, sachant que ces signaux ne sont pas dédiés spécifiquement aux alarmes feux et gaz.

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