Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans un dépôt pétrolier, à 13h15 un aérosol flashe. Une minute après, une explosion ressentie à plusieurs km se produit. L’incendie se propage et en quelques minutes, plusieurs bacs de plusieurs centaines de m³ explosent et sont projetés jusqu’à 200 m de haut libérant leur contenu dans la cuvette. Les moyens d’intervention internes sont détruits. Le PPI est déclenché à 14h30. Les pompiers refroidissent les bacs à l’eau puis attaquent le feu de cuvette de 4 500 m² à la mousse. Vers 18 h, alors que le feu régresse, un bac de 2 900 m³ rempli au 1/3 de gazole génère des sifflements stridents puis éclate formant une boule de feu de 300 m de haut et 200 m de large. Il s’affaisse pour partie hors de la cuvette. Les moyens d’intervention sont touchés, les réserves de mousse sont quasi épuisées et le feu reprend de l’ampleur. La darse voisine est isolée par un barrage flottant, les réseaux d’égouts sont tamponnés, le dépôt de produits chimiques voisin est protégé. Le feu s’étend à la cuvette voisine et 2 bacs d’essence s’enflamment. L’incendie régresse et est circonscrit à 14 h le 3/06, le PPI est levé à 19h45.

Durant plus de 24 h, 200 pompiers sont intervenus en utilisant plus de 200 m³ d’émulseur et 50 engins. Deux employés sous-traitants sont tués, 6 pompiers et 8 opérateurs sont blessés dont 5 gravement. Le dépôt est détruit et 1 900 m³ de gazole, 1 200 m³ d’essence et 600 t d’additif ont été relâchés. Des hydrocarbures se sont infiltrés dans les sols et 10 000 m³ d’eaux d’extinction sont pompés et traités dans les raffineries du sud-est. La nappe phréatique est surveillées jusqu’en 2001. Les dommages matériels sont estimés en 1987 à 130 M F.

En 1996, les experts judiciaires retiennent l’hypothèse d’un défaut d’entretien d’une pompe d’enfûtage d’additif pétrolier laissée en fonctionnement à débit de soutirage nul provoquant son échauffement et une brèche par lequel le liquide inflammable aurait été rejeté et se serait auto-enflammé. Le 21/12/00, la société est reconnue responsable des 2 décès et doit verser 1,4 MF aux parties civiles, le directeur du dépôt est condamné à 15 mois de prison et 30 000 F d’amende.

Le sinistre a débuté dans la zone de mélange des additifs, produits instables à partir de 130-160 °C, qui était en travaux bien que les autres bacs soient maintenus en service : merlons démonté, postes de travail en place … Le développement du sinistre a été favorisé par l’explosion des bacs d’additifs, réputés frangibles, l’absence de moyen de fermeture automatique ou à distance des vannes de pied de bacs et la présence de composés alcoolisés diminuant l’efficacité des émulseurs. La boule de feu émise lors de l’explosion du bac, de conception “soudé” et dont le toit est réputé « frangible », pourrait être liée à un phénomène de pressurisation de bac ou à un phénomène s’en rapprochant, en supposant que les soupapes, tarées à 175 mbar, n’aient pas pu évacuer le différentiel de pression dû à la vaporisation de produit.

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