Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu se déclare dans une droguerie en gros implantée en pleine ville sur le site d’une ancienne fonderie. L’établissement stocke en petit conditionnement 14 t de chlorate de sodium et 33 000 l de liquides inflammables (alcools, solvants, etc.). Des riverains donnent l’alerte à 0h30. De violentes explosions se produisent durant l’intervention. Des poutrelles en métal sont projetées entre 5 et 200 m (certaines par-dessus un immeuble de 8 étages). Les immeubles proches sont évacués à partir de 0h45 (800 à 1 000 personnes).

Une jeune femme de 19 ans est tuée par une poutrelle métallique projetée. Une personne âgée est très sérieusement blessée à la jambe par une autre poutrelle. Onze autres personnes, dont deux policiers et deux pompiers, ont été légèrement blessées par les retombées de matériaux divers projetés par l’explosion ou souffrent de troubles respiratoires dus aux fumées toxiques. Les dégâts matériels sont évaluées à 17 MF de stocks et 6 MF d’équipements (1981). L’incendie a ravagé les locaux d’un établissement contigu. On dénombre 150 appartements dont les vitres ont été soufflées, les volets détériorés voire des portes et cloisons intérieures arrachées. Un immeuble est frappé d’une interdiction d’habiter. Les dégâts causés à un groupe scolaire ont été évalués à plus de 2 MF. Quelques vitres ont également été soufflées dans des immeubles situés à 200 m et des véhicules en stationnement ont été endommagés.

L’origine de l’incendie n’a pu être établie avec certitude. Cependant plusieurs hypothèses ont été émises :

  • acte criminel (l’incendie ayant été revendiqué par un coup de téléphone anonyme) ;
  • acte de malveillance ou de négligence ;
  • feu électrique (le dernier rapport de vérification des installations fait cependant état d’une installation électrique correcte) ;
  • l’ auto-inflamation d’un produit stocké (plusieurs composés chimiques ou compositions présentes dans l’établissement étaient instables) ;

L’origine des explosions peut s’expliquer par la présence dans les locaux de liquides inflammables et de chlorate de sodium pouvant se décomposer de façon explosive sous l’effet de la chaleur ou d’un choc.

A la suite de l’événement, l’inspection générale de l’environnement réalise une enquête qui conclura qu’ : « Au plan national, cette situation ne paraît pas exiger de modifications profondes de la réglementation des installations classées (seules quelques adaptations et la fixation urgente d’un seuil en matière de chlorate de soude sont conseillées), mais une action de sensibilisation des professions intéressées, au premier rang desquelles le double circuit des grossistes en droguerie, classiques ou en coopération, qui bien que très minoritaire si l’on se reporte aux quantités de produits distribués, est susceptible de renfermer le plus grand nombre d’établissements où la sécurité n’est pas suffisamment prise en compte ».

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