Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 15h15, un rejet de chlorure de vinyle monomère (CVM) se produit dans une usine de fabrication de matières plastiques de base. Vers 14h50, suite au déclenchement de l’alimentation électrique principale du site et au défaut de basculement sur le secours électrique 20 kV, les groupes diesel de secours démarrent pour alimenter les installations de secours et de contrôle-commande. Des “stoppeurs de polymérisation” ou “tueurs de réaction” sont automatiquement introduits dans les réacteurs de polymérisation sur perte de l’agitation. Lors de l’accident, le système d’inhibition de l’un des réacteurs ne fonctionne pas et la polymérisation incontrôlée entraîne une montée en pression du réacteur. Seule l’une des 2 vannes de décharge (sécurité) s’ouvre, laissant le réacteur monter en pression. Dès l’atteinte de 20 bar, la soupape de sécurité s’ouvre et 90 kg de CVM sont rejetés à l’atmosphère par torche froide. A 15h30, suite à la réalimentation du site par le secours 20 kV, l’exploitant stoppe la réaction dans le réacteur qui redescend en pression.

Causes :

  • une élévation importante de la température sur le réseau électrique, causée par l’arrêt des ventilateurs du réseau principal, est à l’origine du déclenchement de la source principale d’électricité. Le tableau électrique sur lequel sont branchés les ventilateurs du réseau est muni d’une prise électrique qui s’est avérée défectueuse : un branchement électrique sur cette dernière a fait disjoncter le tableau ;
  • un défaut de programmation dans la gestion des alarmes du 45 kV a entraîné le non-basculement sur le réseau électrique secondaire 20 kV ;
  • le système d’inhibition n’a pas fonctionné à cause d’une pression d’azote insuffisante pour permettre l’injection d’inhibiteur dans le réacteur ;
  • une des vannes de décharge ne s’est pas ouverte par manque de pression sur le réseau d’air comprimé. Le compresseur qui alimente le réseau est secouru par un groupe diesel mais son redémarrage nécessite une intervention en local d’un opérateur. Cette opération a pris du temps, alors que le réacteur continuait à monter en pression, ce qui a déclenché l’ouverture de la soupape.

Différentes actions sont menées par l’exploitant suite à cet événement :

  • travaux pour corriger le défaut de programmation du basculement automatique du réseau 45 kV sur le secours de 20 kV, en cas d’alarme sur le 45 kV ;
  • ajout d’une capacité de secours électrique (diesel) pour assurer l’agitation nominale des réacteurs en cas de perte de la source principale et mise en place d’une supervision associée ;
  • remplacement du compresseur par un compresseur à redémarrage automatique ;
  • renforcement du suivi des rapports de vérifications électriques et des tests de basculement de l’alimentation électrique principale vers le secours.

L’exploitant réalise une analyse de vulnérabilité électrique qui confirme le bon fonctionnement des sécurités en cas d’accident majeur (MMRs). Il mène une réflexion pour envisager une deuxième voie d’injection d’inhibiteur.

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