Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, une fuite d’effluents contenant de l’acétonitrile (solvant nocif et inflammable) provenant du réseau des eaux usées de procédé entraîne une contamination des eaux souterraines. En raison de l’utilisation sporadique de ce réseau, la durée de la fuite n’a pu être déterminée avec précision. Une estimation maximaliste a donné 557 jours. La perte potentielle est estimée à 61 t d’acétonitrile.

Des puits sont mis en place pour tenter de récupérer le polluant par pompage, et pour permettre un échantillonnage des eaux souterraines. Sur 3 mois de pompage, 3 t d’acétonitrile sont récupérées.

Une corrosion du système d’eaux usées par les effluents chimiques est à l’origine de la pollution. Le conduit en béton des eaux usées, revêtu de plomb et carrelé avec de la céramique, s’est fendu. Avec le temps, les carreaux de céramique sont devenus poreux et la fluctuation fréquente du pH de l’effluent a provoqué la dissolution de la couche d’oxyde de plomb en surface et de la garniture de plomb elle-même. Les joints entre les carreaux de céramique sont les points de départ probables du phénomène de corrosion.

La cause organisationnelle de cette pollution remonte 12 ans en arrière. L’usine a changé de propriétaire en 2003. Ce dernier n’ a pas conservé de compétences en travaux de maçonnerie, car elles n’étaient plus nécessaires à la maintenance des équipements de procédés. De plus, l’entretien des surfaces en céramique du réseau des eaux usées n’a plus été assuré. Des lacunes dans les processus de gestion du changement n’ont pas permis d’identifier l’importance du maintien des compétences de maçonnerie pour garantir l’étanchéité du réseau des eaux usées.

Enfin, l’inspection régulière de l’usine par un organisme tiers n’a pas permis d’identifier l’état dégradé du conduit en raison d’une mauvaise coordination entre l’exploitant et l’organisme d’inspection tiers. L’inspection par une tierce partie est pourtant un outil précieux pour la vérification de l’intégrité et des conditions d’exploitation sûres. L’exploitant estimait que le conduit avait été inspecté, mais l’organisme tiers n’avait pas compris que ce conduit faisait partie de son périmètre d’inspection. Ainsi, les résultats des inspections tierces n’ont pas permis à l’exploitant de prendre conscience de la dégradation de l’état du conduit.

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