Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 6h30 (T=0 min), un dimanche, un incendie est détecté au niveau d’un camion-citerne en stationnement dans une entreprise de transport de matières dangereuses classée SEVESO seuil bas. D’une capacité de 9 t, la citerne contient 1,5 t de GPL. À T=22 min, le feu de faible ampleur se transforme en un feu étendu et vif. L’incendie se propage à plusieurs autres camions citernes. Les pompiers, prévenus par des tiers, arrivent sur place à 7 h. L’exploitant déclenche son POI. Les secours établissent un périmètre de sécurité. Ils arrosent le sinistre.

À T=53 min, la citerne de GPL explose en BLEVE. Le feu est alimenté par une fuite importante d’un réservoir d’hydrocarbure. À T=73 min, une seconde citerne, contenant 2,5 t de GPL, explose en BLEVE également. Se trouvant à 40 m, 4 pompiers sont légèrement blessés par la déflagration. Deux autres citernes vides éclatent dans les instants qui suivent. Deux explosions entraînent des boules de feu de 6 à 8 secondes avec un diamètre de 120 m pour une élévation du centre jusqu’à 90 m. Les secours se replient durant 20 minutes puis arrosent l’épicentre du sinistre. Ils déploient 10 lances, dont 4 canons. L’incendie est maîtrisé à T=110 min, puis éteint vers 10 h. Des opérations de dégazage, dépotage et inertage sont réalisées sur 4 citernes pleines, dont 3 sont fuyardes et une contient du propane. Les eaux d’extinction sont contenues dans la rétention du site.

Conséquences matérielles lourdes

La zone des explosions est dévastée. L’accident engendre des effets thermiques très intenses dans un diamètre de 40 m (et jusqu’à 60 m) et mécaniques avec des effets de pression jusqu’à 400 m (et projections de fragments jusqu’à 1,5 km). La 2ème citerne ayant explosée en BLEVE est projetée à 150 m. Une des 2 citernes vides ayant éclaté est projetée à 50 m. Des fragments de citernes, dont certains pèsent plusieurs tonnes, sont projetés à plusieurs centaines de mètres. Les locaux administratifs de l’entreprise, situés à 200 m subissent les effets de la surpression : bris de vitre et équipements tombés au sol. Une vingtaine de camions est détruite.

Les conséquences du sinistre dépassent les limites du site. Un bâtiment d’une société de travaux publics, distant de quelques dizaines de mètres du départ de feu, est transpercé par des éléments métalliques. Le souffle des explosions l’endommage lourdement. Cette entreprise suspend son activité : 6 personnes sont en chômage technique. Au total, 5 sociétés voisines et 9 maisons individuelles sont sinistrées.

Suites de l’accident

Le préfet prend un arrêté d’urgence pour encadrer la sécurisation du site. Selon les premiers éléments d’investigations de l’exploitant, plusieurs départs de feu auraient eu lieu, sans pouvoir pour le moment en expliquer l’origine. Les véhicules impliqués étaient à l’arrêt depuis plusieurs jours ce qui écarte l’hypothèse d’une surchauffe des parties roulantes.

A la suite du sinistre, l’exploitant prend les mesures suivantes :

  • prévention et détection de l’intrusion : la hauteur de la protection du site est portée à 2m20 et un système de détection d’intrusion lui est associé. La vidéo-surveillance ainsi que l’éclairage sont renforcés ;
  • détection incendie : la mise en place de dispositif de surveillance de prise de feu suite à échauffement des parties roulantes est systématisée ;
  • limitation de la propagation : l’exploitant modifie l’organisation de la zone de stationnement afin d’espacer les camions TMD les uns des autres ;
  • réduction des potentiels de danger : interdiction de stationnement des citernes TMD pleines et limitation de la durée de stationnement des citernes TMD partiellement chargées.

Le 27/11/19, l’exploitant est condamné à 120 k€ d’amende pour “exploitation sans autorisation d’une installation classée”. Les quantités de gaz réellement présentes sur le site auraient dû le faire basculer en Seveso Seuil haut.

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