Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une explosion se produit vers 12h30 sur une colonne de vaporisation de cadmium d’une unité de raffinage de zinc par distillation fractionnée. Un nuage de vapeurs de zinc et de poudre d’oxyde de zinc (?) formant un brouillard blanc opaque se diffuse en quelques minutes dans l’atelier. Les 11 employés et sous-traitants travaillant au voisinage immédiat sont grièvement brûlés ; un soudeur est tué sur le coup, 9 autres personnes décèdent dans les minutes, heures et jours qui suivent, le seul survivant est brûlé à 90 %. Les dégâts matériels dans l’atelier sont limités.

La colonne d’une hauteur de 13 m, remise à neuf avec un nouvel empilage de 59 plateaux de carbure de silicium et de nouveaux carneaux a redémarré le 25 mai. La phase de production proprement dite débute le 24 juin, le régime ayant été maintenu en-dessous de la capacité nominale. La veille de l’accident vers 17 h, un grondement anormal avait alerté les opérateurs et un contrôle avait mis en évidence la montée en température du récupérateur de chaleur des fumées et son encrassement important. Le matin de l’accident, diverses interventions avaient été effectuées pour rétablir un état de fonctionnement normal.

Des enquêtes administratives et de tiers-expert sont effectuées. L’origine de l’accident étant attribuée à une rupture de plateaux pouvant être due à un problème de qualité ou à des chocs thermiques lors du préchauffage ou lors de la 1ère alimentation de la colonne, l’installation est reconstruite en prenant des précautions particulières pour la réception des plateaux et le préchauffage, de nouveaux instruments de contrôle sont installés. Reconstruite en décembre 1993, la colonne redémarre en production le 17 janvier 1994 à débit réduit. Le 24 janvier, une nouvelle explosion se produit. Un sous-traitant circulant autour de l’installation dans la zone interdite après le 1er accident (secteur non condamné physiquement), est tué. A l’issue des enquêtes et expertises des 2 explosions, l’hypothèse retenue est l’engorgement de la colonne en raison d’un débit de soutirage du zinc insuffisant en bas de celle-ci (bouchage partiel du siphon d’évacuation du métal liquide ou viscosité trop élevée du zinc durant la phase de démarrage de la colonne ?). Le niveau de zinc liquide s’élevant dans la colonne, des dégagements de bulles de vapeurs de zinc provoquaient des vibrations entraînant la rupture des plateaux puis de la colonne avec émissions de vapeur et aérosol de zinc réagissant de façon explosive avec l’air de la chambre de combustion.

Le 25 septembre 1997, le tribunal condamne le directeur de l’usine et le directeur des services généraux techniques à des peines de prison avec sursis et à 30 000 francs d’amende chacun ; la société est déclarée civilement responsable. Les différentes enquêtes révèleront l’absence de prise en compte du retour d’expérience issu d’autres accidents dans le monde et des défaillances organisationnelles patentes. L’usine cesse de fonctionner au début de l’année 2003

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