Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une succession d’explosions se produisent un dimanche après-midi dans un établissement pyrotechnique, alors que seul le gardien est présent. Celui-ci donne l’alerte.

L’incendie aurait été initié dans le dépôt D22 par la chute (vraisemblablement causée par des rongeurs, dont la présence a été constatée dans le D22) et le déclenchement intempestif d’allumeurs de pétards et de feux à main. Le feu se propage pendant plusieurs minutes à d’autres allumeurs ou à des emballages en carton. Après un certain délai, le feu atteint les cordons détonants ; ceux-ci explosent, formant un petit cratère (0,5 m de diamètre sur 0,25 m de profondeur). Les produits dispersés par cette explosion de faible ampleur auraient pris feu à leur tour (moteurs de fusées paragrêle et explosif nitraté de classe 1.1F). Ceux-ci détonent partiellement, formant un cratère de 1,6 m de diamètre sur 0,25 m de profondeur. Une vingtaine de secondes plus tard, des explosifs nitratés et de type tolite / pentolite détonnent par effet domino, formant un cratère de 5,4 m de diamètre pour 1,5 m de profondeur. Cette explosion violente, dont la puissance est évaluée à 1,77 t de TNT, souffle la structure métallique du bâtiment D22. L’effet de souffle endommage sévèrement les 2 dépôts voisins (D13 et D19, distants de 60 m) et déforme la structure du D19. Les projections métalliques chaudes atteignent le D19 qui a déjà perdu son bardage, entraînent l’initiation des poudres qu’il contient et l’explosion successive de caisses de poudre noire. Le dépôt D13 brûle relativement lentement entraînant l’explosion d’artifices de signalisation. La combustion de matières fumigènes dégage une épaisse fumée noire formant une colonne visible depuis Pamiers.

L’explosion perçue à 30 km, endommage également des ateliers, des magasins de stockage et des bureaux. Après avoir éteint les feux d’herbes sèches pour protéger le reste des installations, les pompiers maîtrisent l’incendie vers 21 h. Le lendemain, les dépôts incendiés sont noyés pour éviter tout nouveau risque d’explosion et ceux endommagés sont bâchés. L’accident s’étant déroulé pendant le week-end, aucune victime n’est recensée. Les dégâts matériels sont importants (3 dépôts détruits, bardage et toitures d’autres dépôts endommagés, bris de vitre). Les plaques utilisées pour les toits ou les murs se sont détachées comme des pétales de rose alors qu’à l’intérieur des bâtiments, les machines sont restées en place.

Les 145 employés sont mis en congés anticipés et reprendront le travail début août. Le montant des dommages matériels s’élève à 14,6 MF (2,22 M.euro). L’exploitant modifiera les conditions de stockage pour éviter les incompatibilités entre substances et assurer une meilleure gestion des quantités stockées (timbrage). Il revoit le mode de construction des bâtiments et la protection contre les rongeurs. La reconstruction des installations détruites est soumise à une nouvelle procédure d’autorisation.

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