Une explosion de poussières et un incendie se produisent dans un silo à céréales (60 m de haut, 30 000 t de stock). L’accident a pour origine des travaux avec point chaud (découpe d’une trémie à la meule à la suite de la formation d’une voûte dans une cellule, découpe d’un couvercle au chalumeau pour reboucher le trou) aggravée par des opérations de nettoyage générant une quantité importante de poussières. Le bilan humain est lourd : 5 morts, 2 hospitalisés et 2 blessés légers, dont 1 pompier. Des débris de bardage sont projetés à 100 m, des vitres brisées et des dégâts légers aux habitations sont constatés jusqu’à 300 m. Les surpressions atteintes sont évaluées à 6-8 kPa dans le bâtiment, 0,7-2 kPa entre 200 et 250 m, 0,5-1 kPa entre 270 et 300 m. Les dégâts estimés sont de 10 MF.
L’origine de cet accident est lié à la concomitance de deux causes principales:
- la concentration importante de poussières à tous les niveaux de l’installation due à : des opérations de nettoyage manuelles entreprises depuis plusieurs jours / l’absence de système de dépoussiérage / l’opération de chargement de grains à partir d’une cellule contenant des grains secs, stockés depuis plusieurs années et donc fortement chargés en fines particules.
- les opérations de travaux par points chauds entrepris pour décolmater la cellule en cours de vidange et notamment l’emploi d’une disqueuse dans le caniveau de service sous cette cellule.
L’analyse de cet accident met en évidence d’autres causes :
- la non formation des ouvriers sur les risques d’explosion,
- des erreurs humaines dans l’organisation du travail et dans le choix des tâches à effectuer,
- l’absence de rédaction de permis de feu,
- la mauvaise conception du dispositif de reprise des produits sous les silos et en particulier de la trappe d’intervention en cas d’engorgement.
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