Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un feu est détecté à 22h05 dans l’unité de décapage des tôles inox d’une usine métallurgique classée Seveso seuil haut. La ligne de traitement de surface se compose de 7 bacs en polypropylène non-chauffés (5 d’acide chlorhydrique, 1 d’acide fluorhydrique et 1 d’acide nitrique). Le panache de fumées est entraîné par le vent (5 à 12 m/s) en direction du nord dans une zone non-urbanisée. Le POI est déclenché. Les pompiers internes ne parviennent pas à maîtriser le sinistre et alertent les secours publics à 22h27. La centaine de pompiers mobilisés éteint l’incendie à 5 h avec 6 lances (eau / mousse) et un débit maximal de 5 000 l/min ; des foyers résiduels sont maîtrisés dans la matinée. Un employé légèrement blessé est soigné sur place. L’intervention des secours publics s’achève vers 16 h.

Les eaux d’extinction ont été contenues sur le site et sont traitées dans la station d’épuration de l’usine. Le bâtiment est détruit sur 120 m de long et 18 m de large (effondrement de la toiture à charpente métallique) ainsi que 5 des 7 cuves de traitement qui étaient vides au moment des faits et les systèmes d’extraction des buées de 3 bacs ; la toiture fibrociment d’un appentis et un pont roulant sont endommagés. Aucun impact sur l’environnement n’est signalé. Cette unité avait été mise en fonctionnement à l’été 2012 après un investissement de 50 Meuros. Les travaux de reconstruction ont duré plusieurs mois. L’activité a partiellement reprise après 6 mois puis totalement 9 mois après l’accident.

Selon l’exploitant, l’incendie serait survenu à la suite du soudage d’une bande métallique (L : 12 m, l : 0,3 m, épaisseur : 5 mm) sur le ruban d’acier déroulé et traité en continu pour le réparer après sa rupture. Les intervenants effectuent ce type d’intervention depuis l’intérieur des bacs de décapage préalablement vidangés. Un feu couvant sous un rouleau de bande revêtu d’un élastomère (EPDM) aurait été activé par la ventilation après remise en place des capots plastiques des bacs. La détection incendie (14 détecteurs de flamme) et l’extinction automatique de l’unité par sprinklers avaient été désactivées pour éviter leurs déclenchements au cours des travaux.

A la suite de l’accident, l’exploitant prévoit diverses mesures techniques et organisationnelles : bacs de traitement en inox, réseaux des fluides dans des racks indépendants, activation locale des sprinklers, déconnexion de l’extinction indépendamment de la détection incendie, formation des managers au POI et réalisation d’exercices réguliers, mise en place d’une communication à “chaud”, révision des procédures d’interventions sur les lignes de décapage et de travaux par points chauds… L’inspection des installations classées propose au préfet la mise à jour de l’étude de dangers. La préfecture a diffusé 3 communiqués de presse dans les premières heures de l’incendie.

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