Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une très violente explosion se produit à 5h20 dans une raffinerie en marche normale. L’explosion perçue jusqu’à 30 km est suivie de plusieurs autres. Le POI est déclenché à 5h45 et les secours extérieurs interviennent. Le plan rouge est activé à 6h15 ; 250 pompiers en provenance de sites industriels et de villes et département limitrophes sont mobilisés. L’incendie reprend à 9h50 et est maîtrisé à 13h30.

Un bilan très lourd est à déplorer : 6 morts et 37 blessés dont 1 grave parmi le personnel et 2 blessés parmi les pompiers. Le site est dévasté sur 2 ha et des vitres sont brisées dans un rayon de 1 000 m à l’extérieur de l’établissement (bris ponctuellement constatés à 8 km). Il n’y a pas d’impact relevé sur le milieu : les eaux d’extinction sont collectées dans 2 rétentions couvrant 33 000 m³, avec mise en place préventive de barrages flottants.

Une enquête judiciaire est effectuée. Ses conclusions font état d’une fuite de gaz qui se serait produite sur une tuyauterie de 8 pouces de l’unité “gas plant” (tour de traitement des gaz sous 10 bar, associée au craqueur catalytique). Le nuage à l’origine de l’explosion (UVCE) est évalué à 5 t d’un mélange de différents gaz (butane, propane) et de napthas légers. Par effet domino, le dépropaniseur explose à son tour (boule de feu) et 6 foyers d’incendie sont dénombrés, dont l’un sur un bac situé à 200 m.

Pour maîtriser les 5 000 m² en feu, 150 m³ d’émulseur sont utilisés. La salle de contrôle de l’unité est détruite ; 3 opérateurs en poste sont tués. Une grue s’écroule dans une unité en construction.

Le montant des dégâts matériels internes, enlèvement des débris et coûts de réhabilitation sont évalués à 428 M€ (basé sur les indices de valeur à décembre 2019).. Le site redémarre ses activités en 1994.

9 ans après l’accident, l’exploitant indique avoir investi 192 M€ dont le quart pour la sécurité du site. La salle de contrôle est remplacée par une construction de type bunker, les détecteurs de gaz sont multipliés, le programme de contrôle des canalisations est renforcé.

Par décision du 24 avril 2002, le tribunal correctionnel condamne 7 salariés ou anciens salariés (dont 3 anciens dirigeants) à des peines de prison avec sursis de 4 à 18 mois et des amendes allant de 1 500 à 4 500 €.

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