Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un wagon-citerne de butadiène vide non-dégazé est en transit dans une gare de triage. Sous l’effet du froid ambiant (- 17 °C), la phase gazeuse du butadiène se liquéfie (T ébullition = – 4,4 °C) et la citerne se met en dépression relative évaluée à 0.35 bar (valeur limite de dimensionnement de la cuve), puis s’écrase. L’exploitant ferroviaire déclenche sa procédure accident à 8 h : le personnel est confiné dans les locaux et le trafic est interrompu dans le triage. Sur les lieux à 9 h, les pompiers ne détectent aucune fissure ni risque d’explosion.

La citerne ne pouvant pas circuler (dépassant du gabarit de circulation) doit être dépotée sur place. Le 28/12, un wagon compatible est acheminé en vue du transfert du butadiène qui débute vers minuit après le passage du dernier train sur les voies principales. Un périmètre de sécurité de 200 m est établi, le personnel est évacué et les caténaires sont consignées. Sous la protection d’un rideau d’eau, les pompiers poussent le butadiène hors de la citerne en injectant du gaz inerte (azote). Les 900 kg de produit liquide sont transvasés. Au cours de cette opération, la remontée de pression due à l’injection d’azote conjuguée à l’élévation de la température extérieure conduisent au “regonflage” brutal du wagon qui retrouve une géométrie proche de son état initial. Le périmètre de sécurité est réduit à 100 m le 29/12 à 3h35 et l’activité du triage reprend à 8 h. Le wagon-citerne est déplacé sur l’aire “marchandises dangereuses” du triage à 14h15.

Le 30/12, une petite fuite gazeuse est repérée sur la vanne de fond du wagon qui ne peut donc plus être déplacé en l’état. La préfecture de Moselle ordonne le dégazage complet du reliquat de butadiène sur place : il est éliminé par torchage le 31/12 entre 0 h et 6 h. Le plan d’urgence interne (PUI) du triage est levé et le trafic rétabli le 31/12 après une dernière reconnaissance.

L’injection d’azote dans les wagons-citernes non-dégazés, habituellement effectuée pour éviter la mise en dépression du réservoir par temps froid (à partir de -10°C), n’avait pas été réalisée. La destruction du wagon entraine un préjudice de 200 kEuros.

De telles dépressions observées le 29/01/1976 (ARIA 40270, 40271 et 40272) avaient donné lieu à des recommandations sur le maintien d’une pression minimale de 2 bar dans les wagons de type butane en période hivernale.

Deux autres accidents se produisent dans cette gare de triage durant le mois (ARIA 39500 et 39703).

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