Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers midi, un bassin de boues rouges d’un site de production d’aluminium employant 1 200 personnes rompt sur 50 m libérant 1 million de m³ de boues très basiques ; 10 personnes sont tuées et 286 blessées (brûlures chimiques et irritations oculaires) dont 121 hospitalisées. 284 habitations sont détruites et 400 personnes relogées en urgence.

Les boues comportent selon l’exploitant 40 à 45% de Fe2O3 donnant une couleur rouge, 10 à 15 % de Al2O3, 10 à 15% de SiO2, 6 à 10% de CaO, 4 à 5% de TiO2 et 5 à 6 % de Na2O et une phase liquide à pH 13 représentant 30% en masse. L’académie des sciences hongroise fait état de traces de cadmium, chrome, mercure, nickel, plomb, arsenic et zinc.

Le gouvernement hongrois ordonne la fermeture de l’usine, déclare l’état d’urgence dans 3 des 19 départements du pays, interdit l’utilisation des puits, la pêche, la chasse et la consommation de végétaux. Les réserves d’eau souterraines ne sont pas polluées selon le ministre de l’Intérieur.

500 policiers et militaires en tenue de protection nettoient les rues à l’eau sous pression. 23 500 t de plâtre et 1 800 m³ d’acide acétique sont répandus dans les cours d’eaux pour abaisser le pH ; la construction de 7 barrages artificiels favorise le dépôt des effluents en suspension. Les écosystèmes de la TORNA puis du MARCAL sont entièrement détruits. Les pays riverains du DANUBE sont alertés le 5/10 au matin ; hormis une faible mortalité de poissons à Komarno (confluent du MARCAL et du DANUBE), aucun impact notable n’est décelé en aval sur en Hongrie ni dans les pays riverains.

Le 7/10, la fuite est stoppée, mais le 9/10, un village de 1 000 habitants est évacué et un autre de 5 400 habitants mis en état d’alerte suite à l’apparition d’une nouvelle fuite sur le bassin d’effluents. Une digue de protection est construite entre le 9 et le 12/10. Ce même jour, l’usine est nationalisée. La production reprend le 14/10.

Le 21/10, l’OMS recommande un suivi médical des 4 000 secouristes et le nettoyage des boues par des sociétés spécialisées pour éviter les risques de dissémination dans l’air après séchage. Elle appelle à un suivi continu des eaux de surface, de l’air, des sols et des produits agricoles pour évaluer les risques à long terme liés aux métaux lourds transportés par les boues.

1000 ha de terres décapées sur 2 cm sont dédiés à la production d’agrocarburants. Un procédé de stockage sec est mis en place dans l’usine. L’ensemble des dépôts miniers du pays est inspecté et l’organisation de leur suivi est clarifiée.

Le gouvernement évoque un remplissage excessif des bassins. Une ONG diffuse des photos datant de juin 2010 où apparaît une fuite. Les habitants déposent une plainte collective contre l’exploitant qui ne disposait d’aucun plan de secours. Celui-ci dément toute responsabilité et note des pluies exceptionnelles en 2010.

Selon une autre ONG environnementale, les rives du DANUBE comptent de nombreuses retenues de déchets dans des états d’entretien variables. En 2000, deux accidents à Baia Mare (ARIA 17265) et Bucarest (ARIA 17425) avaient entraîné des pollutions transfrontalières des fleuves TISZA et DANUBE.

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