Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une explosion se produit vers 12 h lors de travaux par point chaud (scie à disque) sur un bac à toit fixe de 320 m² d’une usine pharmaceutique employant 240 personnes. Le couvercle du réservoir est projeté à 20 m et le sous-traitant qui réalisait la découpe décède. 3 autres sous-traitants et un employé de l’exploitant sont gravement brûlés et blessés par l’onde de choc. Alertés par des riverains et pas par l’exploitant, les pompiers arrivent sur place 15 minutes après l’accident et éteignent l’incendie. La municipalité, la province et l’agence régionale de l’Environnement sont informées de l’accident. L’exploitant diffuse 2 communiqués de presse.

En fonctionnement normal, le bac recueille un résidu liquide de fermentation composé d’eau et de micro organismes supposés morts. La conception initiale comportait un circuit d’injection d’air en fond de bac et d’aspiration au niveau de l’évent, destiné à homogénéiser l’effluent. La mise hors service (10 ans avant l’accident) de ce système jugé redondant avec une hélice de mélange déjà présente en fond de bac a permis la formation d’une atmosphère anaérobie. Une fermentation anaérobie de la phase liquide et du dépôt solide, qui n’avait été identifiée par l’exploitant ni lors de la conception initiale ni avant les travaux de modification, a alors généré des gaz explosifs (hydrogène et méthane notamment) mis en évidence par l’analyse post accidentelle de l’exploitant. La production d’étincelles par le sous-traitant au voisinage de la conduite d’air déconnectée pour les travaux mais pas obturée a initié l’explosion. Plusieurs manquements sont également décelés dans l’organisation des travaux : rédaction imprécise de la procédure de permis de travaux et mauvaise compréhension par les intervenants, savoir-faire insuffisant des sous-traitants traduit par l’absence constatée d’obturation.

Les manquements relevés conduisent l’agence régionale de l’Environnement à ordonner la fermeture d’une partie de l’usine pendant 15 jours. En juillet 2012 à l’issue de l’instruction judiciaire, des charges sont retenues contre 15 personnes dont le contremaître et le responsable HSE de l’usine.

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