Pollution
Humain
Environnement
Economique

Le fond d’un bac de 13 500 m³ contenant 12 000 m³ de pétrole brut léger s’ouvre à 8 h dans un dépôt pétrolier. Les merlons en terre entourant la cuvette de rétention résistent à l’effet de vague ; 2 000 m³ de pétrole passent cependant au-dessus des merlons par surverse. Ils restent pour l’essentiel sur le site et dans les caniveaux mais 50 m³ rejoignent les chenaux de la zone marécageuse voisine polluant 2 km de fossés et s’infiltrant jusqu’à la nappe superficielle et 50 m³ s’écoulent dans la GARONNE . Les marées contribuent à polluer jusqu’à 40 km de berges sur la GIRONDE, la DORDOGNE et la GARONNE.

L’opérateur déclenche le Plan d’Opération Interne et recouvre la rétention de mousse pour prévenir le risque d’inflammation et limiter la dispersion de vapeurs d’hydrocarbures et d’hydrogène sulfuré (H2S). Les autorités évacuent les 12 salariés des sociétés voisines, établissent un périmètre de sécurité, interrompent la navigation et la circulation routière et ferroviaire dans la zone, informent les populations et la centrale électrique voisine et mesurent la qualité de l’air. Les produits déversés dans les caniveaux et la rétention sont orientés vers le bassin de décantation de l’établissement, puis vers des réservoirs vides : 6 000 m³ sont pompés.

L’exploitant fait procéder à la dépollution (collecte manuelle, barrages, pompage, absorbants, dispersants etc.) sous le contrôle d’experts. Les associations environnementales et les chasseurs ne signalent pas d’impact particulier sur la faune. Les produits et déchets sont éliminés dans des installations spécifiques. Les eaux souterraines sont contrôlées. 13000 m³ d’eaux incendie chargées en émulseur (DCO : 2,7 g/l) sont stockés puis subiront sur place un traitement de type boues activées par aération prolongée. Les pertes d’exploitation seraient supérieures à 50 Meuros.

Une légère fuite sur le bac avait été détectée la veille vers 17 h. L’exploitant avait repoussé au lendemain la vidange vers un autre bac du fait des risques auxquels auraient été exposés les opérateurs et les sous-traitants en bloquant le toit flottant du bac de nuit. En attendant, de l’eau a été injectée en fond de bac. Un contrôle du fond du réservoir en 2006 (sur 100% du fond et 10 % des soudures) faisait état de corrosion en fond de bac et de pertes d’épaisseur atteignant 80 %. Des réparations ont été réalisées puis vérifiées. L’inspection précise qu’aucune procédure n’était prévue pour gérer la situation d’urgence apparue la veille de la rupture.

Cet accident soulève un certain nombre de questions quant aux moyens de prévention (conception : fond de bac, assise ; contrôles de l’état des bacs : fréquence, modalités etc. aux mesures à prendre lors de la détection d’une fuite sur un bac et aux moyens nécessaires (procédure d’urgence, capacité de secours, vidange etc.) et aux dispositifs de protection face à l’effet de vague. Une enquête judiciaire est effectuée.

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