Pollution
Humain
Environnement
Economique

Des explosions et un incendie se produisent dans un dépôt pétrolier stockant 150 000 t de carburant (essence, gazole, kérosène). La 1ère la plus importante à 6h01 (2,4 sur l’échelle de Richter) est entendue à 160 km. Les effets de surpression auraient atteint 700 à 1 000 mbar. Deux autres explosions suivront à 6h27 et 6h28. Un gigantesque nuage noirâtre contenant des substances irritantes atteint le sud de l’Angleterre, la Bretagne et la Normandie le 12/12, puis le Sud-Ouest de la France et l’Espagne. Les autorités conseillent aux riverains de se confiner ; 2 000 personnes évacuées regagnent leur domicile le soir même. L’autoroute M1 est fermée plusieurs jours.

L’explosion détruit la station de pompage et les lagunes de réserve incendie, obligeant les secours à s’approvisionner à 3 km du site. L’incendie est maîtrisé après 60 h d’intervention, mais des vapeurs provenant d’une citerne épargnée par le feu s’enflamment le 14 au matin. Au plus fort de la crise, 180 pompiers sont mobilisés, ainsi que 20 véhicules et 26 pompes. Les secours utilisent 786 m³ d’émulseur et 68 000 m³ d’eau.

A la suite du sinistre, 43 personnes légèrement blessées, par des éclats de verre essentiellement, sont dénombrées. Les 10 employés présents sur le site sont indemnes et 20 bacs ont brûlé. Les murs de rétention ayant été endommagés, l’impact sur la qualité des eaux est surveillé, notamment du fait du PFOS, toxique et persistant, utilisé dans les émulseurs. 16 000 m³ d’eaux d’extinction ont pu être récupérés et stockés provisoirement : 800 m³ sont rejetés par erreur dans une station d’épuration, puis dans la COLNE et 10 000 m³ sont traités par osmose inverse. Plusieurs jours sont nécessaires pour évaluer toutes les conséquences environnementales. Le coût de l’accident dépasse 750 Meuros, dont 37 Meuros pour la reconstruction des cuves et 52 Meuros pour les produits perdus. Vingt établissements (500 personnes) sont détruits et une soixantaine (3 500 employés) a subi d’importants dommages.

L’accident est dû au débordement d’un réservoir à écran flottant en remplissage (11/12, 3 h : jauge de niveau statique alors que le débit est constant / 5h20 : le bac commence à déborder / 5h50 : l’approvisionnement d’un autre bac s’arrête et le débit vers le bac 912 atteint 890 m³/h / 6h01 : 1e explosion). Plus de 300 t d’essence sans plomb, contenant 10 % de butane non stabilisé, se sont alors écoulées au sol formant un nuage de vapeur inflammable répandu sur 8 ha. Selon l’enquête, le point d’allumage de ce nuage, situé au nord ouest du dépôt, pourrait être au niveau de la station de pompage ou de la cabine du générateur d’urgence. Aucun des 2 systèmes d’alarme liés au niveau de remplissage du bac (jauge de niveau + alarme de niveau haut) n’a fonctionné. L’approvisionnement n’a donc pas été interrompu automatiquement et le dysfonctionnement n’a pas été reporté au système du fournisseur comme il aurait dû l’être par le biais de l’alarme de niveau haut.

Télécharger la fiche détaillée au format .pdf (455 Ko)