Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une explosion se produit sur un site chimique, provoquant l’ouverture partielle du dôme d’un bac de stockage d’acide sulfurique à 99,2 % (rempli à 300 t sur une capacité de 1500 t). L’ouverture s’est effectuée selon la circonférence du bac au niveau du raccord dôme/virole. Le POI est déclenché. Aucune émission ou écoulement n’est constaté, seules des fumerolles sont observées au droit de l’ouverture. Aucune conséquence humaine ou environnementale n’est relevée, les dégâts matériels sont limités aux seuls équipements situés au-dessus du bac (tuyauteries d’arrivée d’acide, ligne de respiration vers le sécheur, passerelle, ligne vapeur…). La présence d’hydrogène (quelques dizaines de grammes), généré par corrosion de l’acier du bac par de l’acide faible, serait à l’origine de l’explosion. L’accident fait suite à une série d’incidents sur l’unité de production de H2SO4 par absorption de SO3 sur colonnes garnies : 2 perçages successifs des échangeurs thermiques eau/acide de la colonne de transfert, la veille de l’accident, ont entraîné l’envoi dans le bac de stockage d’acide à un titre de l’ordre de 85 % (1er incident), puis d’acide de titre pratiquement nul (2ème incident). Avant l’explosion, le bac contenait un mélange non homogène avec un titre plus faible en surface. C’est 1h15 après la mise en service de l’agitation du bac que l’explosion s’est produite, l’ignition de H2 (qui nécessite une énergie très faible) étant probablement d’origine électrostatique. Les 2 perçages de l’échangeur thermique sont dus à un phénomène de corrosion par piqûre près des cordons de soudure du côté eau de refroidissement. La modification du traitement biocide anti-légionelles depuis 1 an aurait favorisé la corrosion par piqûre de l’installation : l’utilisation d’eau de Javel à la place du brome a fortement augmenté le pouvoir oxydant de l’eau et a donc fait chuter la température d’amorçage des piqûres de corrosion. La diminution des vitesses de passage de l’eau (due à la baisse d’activité de l’atelier sur une longue période), contribuant à l’augmentation de température du milieu, est un autre facteur aggravant à l’origine de l’accident. Les mesures prises concernent le traitement de l’eau (utilisation temporaire d’un biocide non oxydant et étude d’un traitement continu chlore-brome), la détection d’arrivée anormale d’eau dans le procédé (sonde de température alarmée, 2 titrimètres), les procédures d’exploitation (interdiction d’envoi d’acide faible dans les stockages).

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