Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un dimanche, 20 m³ d’un complexe chélaté fer-EDDHAS polluent la BRENNE à la suite d’un incident d’exploitation dans l’un des ateliers d’une usine chimique de produits organiques de base. Une phase de filtration en boucle du complexe de fer démarre à 5 h du matin dans l’atelier Z30 laissé sans surveillance, l’agent d’exploitation concerné travaillant dans un autre atelier. Les 20 m³ de solution s’échappent du filtre, pour se déverser dans le réseau eaux usées de l’atelier, puis dans les bassins d’homogénéisation de la station d’épuration (600 m³) et enfin le bassin biologique de 3 000 m³ avant d’être rejetés dans la rivière. Des analyses confirment une pollution notable du cours d’eau avec de forts dépassements des seuils fixés : 5 fois le seuil autorisé en DCO (1 826 mg/l pour 350 mg/l), 3 fois celui autorisé en azote (99,7 mg/l pour 32 mg/l) et 53 fois celui autorisé en fer (265 mg/l pour 5 mg/l). L’enquête effectuée révèle que la vanne du réseau eaux usées de l’atelier Z30 n’avait pas été fermée alors que le local était sans surveillance ; la fermeture de cette vanne d’isolement le 2/02 s’était révélée impossible, cette dernière s’étant désolidarisée de son support. L’inspecteur des IC rappelle la nécessité de contrôler régulièrement la fiabilité des vannes d’isolement. Les bassins d’homogénéisation et biologiques n’auraient pas été pollués si l’arrêté préfectoral du 25/11/98 avait été respecté ; en effet, ce dernier stipule notamment que les eaux de procédé susceptibles d’être polluées accidentellement doivent transiter par une capacité tampon pour être contrôlées avant leur envoi vers la station d’épuration. Une détection précoce de la pollution aurait ainsi permis de diriger les eaux polluées vers le bassin de secours de 3 000 m³. Une pollution similaire mais de moindre importance s’était déjà produite le 11/03/02 dans l’atelier voisin Z40. La visite d’inspection laisse apparaître des négligences dans l’exploitation des installations. L’inspection constate les faits, demande à l’exploitant de lui adresser le mode opératoire relatif à la fabrication et l’utilisation de ce complexe chélaté, la procédure de surveillance des installations des ateliers ainsi que les dispositions techniques et organisationnelles envisagées pour éviter l’apparition d’incidents semblables. Un arrêté de mise en demeure est proposé au Préfet pour respecter la quantité maximale annuelle d’eau prélevée dans les 2 forages fixée par les prescriptions.

Télécharger la fiche détaillée au format .pdf (300 Ko)