Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique, un feu se déclare à 12h59 dans un poste électrique alimentant une unité d’hydrate d’hydrazine. Un défaut électrique sur une pompe d’eau de refroidissement génère un court-circuit généralisé sur une colonne électrique. L’alarme incendie se déclenche à 13 h. L’incendie se propage aux autres colonnes du tableau par le sous plancher. Le disjoncteur 400 V situé en amont, grippé, ne fonctionne pas. Le courant de défaut passe dans le transformateur 13 000 / 400 V ; une surpression et une fuite d’huile (relais Buchholz contre les surpressions non connecté) se produisent, puis un défaut homopolaire ‘côté primaire’ entraînant l’ouverture du disjoncteur 13 kV. L’absence de tension déclenche le groupe diesel mais le basculement vers ce système de secours échoue, l’automatisme étant endommagé par l’incendie. La fumée se répand dans le local onduleur dont la porte est restée ouverte. L’onduleur s’arrête à température haute (> 40 °C) provoquant la perte du contrôle commande. Les équipements se mettent en sécurité. Faute d’alimentation électrique, le système de refroidissement, l’agitation et la sirène POI/PPI ne sont plus opérationnels. La réaction en cours étant exothermique, le réacteur monte en température (100°C au lieu de 50°C) et en pression (0,6 bar). Le POI est déclenché à 13h35. Dès 13h50, les pompiers du site maîtrisent l’incendie. A 14h10, l’ouverture de la soupape de sécurité d’une colonne de l’unité d’hydrazine libère à l’atmosphère 280 kg d’ammoniac (NH3). Une lance monitor arrose le fût de cette colonne pour la refroidir. Les panneaux PPI sur les routes menant à l’usine sont activés. A 14h15, un rideau d’eau est mis en place pour abattre le nuage et des dosages en NH3 sont effectués dans la commune voisine (< 10 ppm). A 14h38, les teneurs étant de 3 ppm en NH3, les panneaux PPI sont désactivés. A 14h40, deux rideaux d'eau supplémentaires sont mis en place après l'éclatement d'un disque de rupture (0,5 bar) sur une autre colonne. Les eaux d'extinction sont contenues dans la rétention de l'atelier. Des mesures à proximité font apparaître pendant l'incident, une concentration de 10 ppm (seuil olfactif = 5 ppm ; VME = 25 ppm). L'incident n'a pas fait de blessés. L'activité est arrêtée plusieurs jours. Plusieurs mesures sont prises : étude d'un circuit de refroidissement de secours, amélioration de la maintenance des disjoncteurs, raccordement des Buchhols, sectorisation des salles onduleurs, tableaux électriques et groupe électrogène...

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