Pollution
Humain
Environnement
Economique

Une violente explosion se produit sur un gazoduc reliant Zeebrugge à la frontière franco-belge, dans une zone industrielle. Vers 8h30, une fuite est décelée par le sifflement émis par le gaz non “odorisé” à ce stade. Les secours se rendent pour les premières interventions sur zone : elle se situe à proximité d’une usine de fabrication d’outils abrasifs en construction où travaille une trentaine de personnes. Le gazoduc est enterré à 1,10 m de profondeur (D 1 m ; P 80 bar). A 9 h, une violente explosion, ressentie à plusieurs km, se produit, accompagnée d’une boule de feu. Le feu s’étend à 2 entreprises voisines qui sont détruites : une station-service et le site en construction. Le gazoduc est isolé. Au 08/09, le bilan est très lourd : 24 personnes décédées (5 pompiers, 1 policier, des employés d’entreprises voisines), 50 blessés graves, brûlés pour la plupart, répartis dans les hôpitaux du pays et du nord de la France, et 79 blessés plus légers. Le plan d’urgence le plus élevé est déclenché, un centre de crise fédéral est mis en place. Les populations sont invitées à se confiner, les autoroutes E429 et A8 coupées jusqu’en fin d’après-midi ainsi que la nationale 7. Le pays met en oeuvre de gros moyens en hommes et matériels (5 hélicoptères, armée), renforcés par ceux envoyés par la France (65 secouristes, 13 ambulances, des hélicoptères, un poste médical avancé), l’Allemagne, le Luxembourg, les Pays-Bas. Les dégâts sont très importants et étendus : selon les témoins, un cratère d’une dizaine de m de diamètre et d’une profondeur de 5 m, zone brûlée sur plusieurs centaines de m, voitures calcinées jusqu’à 500 m, débris éparpillés jusqu’à 6 km. Un tronçon de la canalisation de 6 t (?) est retrouvé à 150 m. Selon la presse, des traces suspectes (prof. : 10 mm) auraient été constatées sur le tronçon récupéré favorisant la thèse défendue par l’exploitant du gazoduc d’un dégât déjà causé par un engin. Selon ce dernier, une modification du mode d’exploitation du pipeline cumulée à cette dégradation a pu conduire à la fuite. L’exploitation du pipeline reprend le 10/09/04. Celle du pipeline voisin, légèrement endommagé lors de l’accident, avait repris le 09/08/04.Le bilan final est de 24 morts et 132 blessés. Le procès, visant à déterminer les responsabilités dans la catastrophe, s’est déroulé du 15 juin 2009 au 22 février 2010, au tribunal correctionnel de Tournai ; 11 des 14 prévenus sont acquittés, dont la mairie d’Ath, l’exploitant du gazoduc, et le commanditaire des travaux ; 3 personnes sont condamnées, pour «homicide involontaire par défaut de prévoyance ou de précaution», dont l’architecte responsable des travaux, la société réalisant les travaux, et le conducteur des travaux.

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