Pollution
Humain
Environnement
Economique

Lors de la phase de redémarrage de l’atelier d’électrolyse d’une usine chimique, une fuite de chlore (Cl2) gazeux se produit sur une canalisation dans l’unité confinée de liquéfaction de chlore. Les opérateurs stoppent les installations et quittent les lieux. Le POI de l’établissement est déclenché, puis levé 1h30 plus tard. Selon l’exploitant, sur les centaines de kg de Cl2 rejetées dans le bâtiment, seulement 3 kg ont été rejetés à l’atmosphère, le système de confinement dynamique qui débouche sur une tour de neutralisation ayant joué son rôle. Les détecteurs de Cl2 signalent un dépassement du seuil de 5 ppm pendant 20 s en limite de site et durant 20 min à proximité du local. Cet accident n’a pas eu de conséquence identifiée sur l’environnement, les riverains ou le personnel de l’usine. Une fuite, liée à la disparition de la canalisation sur quelques dizaines de cm de long (canalisation véhiculant le chlore dit ‘résiduaire’ d’un séparateur gaz / liquide à l’unité de fabrication d’eau de Javel) est à l’origine de l’accident. Cette disparition est due à une combustion de l’acier de la conduite par le chlore, elle-même semble-t-il causée, selon l’exploitant, par la présence d’hydrogène (H2) dans la canalisation, du fait d’un défaut de surveillance. La teneur en H2 dans le chlore résiduaire qui doit rester inférieure à la LIE (4,6 %), est pilotée manuellement par le taux d’évaporation du Cl2 dans le séparateur gaz/liquide et surveillée par analyse. Lors de l’accident, un défaut de réaction de l’opérateur face à une élévation du taux d’H2 a conduit au dépassement de la LIE qui a atteint une teneur de 6,7 %. Pour diminuer cette teneur, le taux d’évaporation de chlore a été augmenté provoquant ainsi une élévation de débit de Cl2 résiduaire, qui a probablement fourni la faible énergie suffisant à initier la combustion. La flamme, stabilisée à proximité d’une vanne et d’un débitmètre, a entraîné la combustion fer / chlore lorsque la température a atteint 130 °C. Pour diminuer la probabilité de renouvellement d’un tel accident, l’exploitant renforce la surveillance de la teneur en H2 et arrête l’atelier électrolyse dès que le taux d’H2 dépasse 3,5 % dans le chlore résiduaire. Cette teneur sera par ailleurs garantie par la réalisation en continu d’un bilan matière sur le Cl2 natif.

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