Pollution
Humain
Environnement
Economique

Sur le site d’une usine sidérurgique, une légère fuite d’ammoniac (NH3) est constatée dans la journée au raccord d’une soupape installée sur un piquage (Ø intérieur 8 mm) d’une canalisation reliant les réservoirs de stockage à l’unité de production d’hydrogène. Ce gaz est utilisé pour l’atmosphère des fours de recuits de l’usine. Une réparation du raccord situé à 3 m de hauteur est programmée pour le lendemain. Lors du poste de nuit, des opérateurs détectent la fuite et alertent le responsable de production présent. Ce dernier et un mécanicien, équipés de masques autonomes, resserrent le raccord qui se rompt entraînant pendant une dizaine de minutes un rejet estimé à 150 kg. L’employé du poste de garde déclenche la sirène d’alarme. Le responsable de production arrête le transfert de NH3 liquide avec les vannes manuelles situées au niveau des cuves de stockage, à une centaine de mètres de la fuite. L’arrêt d’urgence est actionné entraînant le sectionnement de la canalisation. Les pompiers et les riverains les plus proches sont alertés.

Les secours internes limitent la formation du nuage en arrosant la fuite de faible débit avec des lances à incendie. Le nuage visible de NH3, d’un diamètre de 50 m, atteint néanmoins les premières maisons situées à 15 m de l’établissement. Les secours publics n’ont pas à intervenir à leur arrivée sur le site. Aucune victime n’est à déplorer. L’installation est remise en service le lendemain matin, après réparation du raccord et purge des conduites et des installations en aval du stockage.

Après enquête, il s’avère que la rupture du raccord de la soupape est due à l’incompatibilité du matériau utilisé avec l’ammoniac (laiton chromé). Des défaillances organisationnelles (gestion des réparations, transmission des consignes) sont également à l’origine de l’accident. L’inspection note lors du bilan de gestion de l’accident des aspects positifs : intervention rapide des pompiers, efficacité des moyens de secours internes et des sécurités isolant les 3 tronçons de la canalisation, mais elle relève des points négatifs : sirène d’alarme peu audible, insuffisance de l’information des riverains, pas d’interruption de la circulation sur la route départementale longeant l’usine, absence de détection automatique de la fuite deNH3. Un arrêté préfectoral prescrit des mesures complémentaires pour pallier les dysfonctionnements constatés. L’exploitant met en place un cahier des charges pour les modifications des canalisations d’NH3, améliore le suivi des installations, révise la liste de ses éléments importants pour la sécurité (EIPS) et développe une procédure de formation du personnel.

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