Dans une usine de fabrication de fibres synthétiques, une fuite estimée à 4 000 l solution acide, représentant 200 kg d’acide cyanhydrique (ACN) se produit, dans une unité de production d’acrylonitrile, sur les installations fonctionnant entre 30 à 40 °C sous pression atmosphérique, au niveau d’une canalisation entre un condenseur et un séparateur. L’absence d’une bride sur un piquage de la canalisation est à l’origine de l’incident. Après investigation, il semble que cette situation a perduré pendant toute la semaine précédant l’accident. Le piquage était probablement bouché par du produit polymérisé. Du fait d’un remplissage important du réservoir de produit brut, la surpression apparue dans le réservoir a été suffisante pour chasser le bouchon et provoquer le rejet du fluide. L’exploitant met alors en place un rideau d’eau pour éviter la dispersion d’acide cyanhydrique (HCN) hors des limites de l’établissement. Des contrôles de la concentration d’HCN dans l’atmosphère sont réalisés fréquemment en raison de la proximité des premières habitations à moins de 500 m. L’exploitant arrête ses unités d’ACN. La tuyauterie en cause est remplacée et les tuyauteries du même type sont contrôlées. Seul un employé est légèrement intoxiqué par l’acide cyanhydrique. D’après les premiers éléments de l’enquête, la fuite résulte d’une corrosion sous tension de la canalisation en acier au carbone, en présence d’une solution aqueuse acide. La soudure défaillante au droit de la bride manquante avait été réalisée 15 ans plus tôt. Le traitement thermique des soudures recommandé lors de la construction de l’unité n’a pas été mis en oeuvre lors de diverses réparations effectuées depuis. Après l’accident, l’exploitant ignorant le nombre et la localisation de ces réparations, toutes les unités font l’objet d’un contrôle : 15 soudures sont identifiées comme postérieures à la construction, toutes présentent de la corrosion sous contrainte. La reprise de l’activité est subordonnée au remplacement des conduites modifiées par des canalisations en acier inoxydable. A titre du retour d’expérience, l’exploitant doit mettre en place une base de données permettant de tracer les réparations, modifications et planifier les contrôles et maintenances à effectuer.

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