Pollution
Humain
Environnement
Economique

Sur un site chimique, un disque de sécurité en graphite de DN250 taré à 3 bar remplacé depuis peu se rompt sur un réacteur de 12 m³ utilisé pour solubiliser un Résol. Cet intermédiaire résineux entrant dans la fabrication de produits pour l’industrie du tannage des peaux, mais aussi de la Bakélite, est obtenue par sulfonation du phénol avec de l’acide sulfurique, neutralisation à la lessive de soude et condensation avec du formol.

La solubilisation dure 16 h et débute le 3 mars ; le réacteur chargé à 14 h (lessive de soude 30 %, bisulfite de soude, formol) est monté en température dès 14h40 jusqu’à 125 °C (vapeur 3 bar). Après arrêt du chauffage, la réaction exothermique permet à la température d’atteindre 137 °C. L’opérateur suit cette valeur sur un thermomètre local et peut, si nécessaire, remettre en service le chauffage à la vapeur. Un échantillon est prélevé toutes les 2 h (indice de salage) pour suivre l’avancement de la réaction. Les indices mesurés sont conformes aux prévisions jusqu’au lendemain à 4h30, soit 12 h après le début de la solubilisation. A sa prise de poste vers 4h15, l’opérateur note une température de 140 °C et une pression comprise entre 2,4 et 2,6 bar. L’indice de salage à 4h30 est constant depuis 2 h. Pour maintenir la pression à 2,5 bar, le réacteur est chauffé avec un filet de vapeur vers 5 h. La pression oscille entre 2,4 et 2,6 bar et la température est à 139 °C quand le disque se rompt à 5h40 ; 5 000 l de mélange réactionnel projetés à l’extérieur retombent sur 200 m² de zone d’entrepôt en rétention. Les pompiers en ARI répandent des produits neutralisants et absorbants, puis un sous-traitant collecte les résidus et nettoie les sols. L’exploitant diffuse un communiqué de presse.

Une expertise confirme l’hypothèse d’un disque taré à une valeur trop proche de la pression d’utilisation du réacteur (3 bar avec tolérance de +/- 10 %, coefficient de fatigue de 0,85 et température de 140 °C favorisant une baisse de la pression d’éclatement). L’installation est modifiée : alarme pression haute avec seuil à 3 bar, soupape d’échappement tarée à 3,5 bar, disque de rupture taré à 4 bar à 140 °C, évacuation du conduit d’échappement du disque de rupture détournée vers une zone étanche et peu fréquentée. La définition et les calculs de dimensionnement des organes de sécurité sont révisés. Des consignes d’exploitation sont actualisées (T et P indiquées sur la feuille de suivi existante). Les autres dispositifs de sécurité présents sur le site sont inventoriés et vérifiés, de même que la collecte de leurs échappements et points de rejets associés.

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