Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine produisant des bitumes, huiles de base et autres dérivés, une explosion se produit sur un réservoir de 140 t contenant un additif entrant dans la composition de bitumes routiers et constitué de 2 polymères à point éclair élevé. Calorifugé et pratiquement plein lors de l’accident, le réservoir dispose d’un agitateur et d’un serpentin de réchauffage (produit visqueux maintenu au-dessus de 150 °C), ainsi que d’un indicateur de température, d’un dispositif d’inertage à l’azote et d’un évent. Sous l’effet de l’explosion, le toit du réservoir est projeté à proximité et le bac s’enflamme.

Le POI est déclenché. L’exploitant maîtrise le feu en 10 min à l’aide de 2 lances canon. Les pompiers externes alertés n’auront pas à intervenir.

Aucun blessé n’est à déplorer et les dommages matériels se limitent au réservoir. Le vent ne soufflait pas en direction des riverains mais vers les darses.

Les matières restées dans le réservoir seront transférées en quasi-totalité dans une autre capacité. La quantité de matière perdue dans l’incendie est évaluée à 1 m³. La cuvette de rétention sera vidangée.

Sur proposition de l’inspection, le préfet signe un arrêté d’urgence suspendant l’approvisionnement de l’additif concerné le temps de réaliser les investigations et expertises nécessaires. Les enquêtes réalisées révèlent que les 2 polymères peuvent se décomposer en présence de chaleur. Le premier se décompose en une substance ayant un point de flash inférieur à 50 °C et en un monomère très inflammable de point éclair inférieur à 0 °C. Le second peut dégager des gaz extrêmement inflammables. L’origine de l’accident serait due à une décomposition lente des 2 constituants de l’additif pouvant donner, en présence d’air, des peroxydes organiques ou autres substances susceptibles de s’enflammer spontanément. Ces constituants, stockés depuis longtemps sans agitation, sont par ailleurs fortement accumulateurs d’électricité statique. Le simple balayage à l’azote du réservoir permettait l’entrée d’air.

Au-delà des mesures immédiates, l’inspection propose au préfet la mise en place des équipements suivants : mesure en continu et régulation automatique de température avec alarme niveau haut, inertage à l’azote sur contrôle de pression, contrôle de l’intensité du moteur de l’agitateur, évent à clapet limitant les entrées d’air ou équivalent. Une étude sur l’extension de ces équipements aux autres bacs de liquides inflammables est également demandée.

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