Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une raffinerie, l’eau contenue dans les réservoirs de stockage (essence et gazole) est périodiquement évacuée vers un puisard puis pompée vers un bac de récupération avant traitement. Alors qu’une opération manuelle de purge est en cours, 20 m³ d’hydrocarbures liquides et vaporisés débordent des évents du bac de récupération à toit flottant. Une flaque se forme en pied de bac ainsi qu’un nuage inflammable qui dérive sur 60 m jusqu’à la route voisine.

Une explosion (UVCE)se produit, probablement initiée par le passage de 2 camions. 2 autres explosions suivent. Le retour de flamme provoque l’incendie de la flaque puis du bac de récupération et des dispositifs connexes. Le “POI” est déclenché, les secours du site interviennent, les installations sont arrêtées en urgences et les dispositifs fixes de refroidissement sont activés. Les pompiers publics prévenus par l’agent d’astreinte arrivent 15 min plus tard. La police bloque la circulation routière et évacue par précaution les habitations et bureaux voisins durant 1 h. Le sinistre est maîtrisé en 90 minutes.

Les 2 chauffeurs de poids lourds sont brûlés (7 et 15 jours d’arrêt de travail). Le bac de récupération, des canalisations de transport des eaux et un véhicule garé près du bac sont endommagés, ainsi que les vitres d’un bâtiment distant de 100. L’exploitant évalue les dommages matériels à 8,5 millions d’euros.

L’accident est dû à la corrosion du serpentin de réchauffage interne qui a provoqué une fuite de vapeur dans le réservoir. La température y est montée de 20 à 60 °C. Les hydrocarbures formant la couche surnageante se sont partiellement vaporisés, entraînant l’ouverture des protections des évents sous l’effet de la surpression, et l’écoulement sur le toit. La durée de l’incendie et l’absence d’instrumentation du bac laissent penser que la quantité d’hydrocarbures contenue au moment de l’accident dépassait largement celle prévue à la conception.

L’accident met en lumière les insuffisances de l’analyse de risque dans les phases de conception, modification et maintenance du bac. Le surremplissage et la surchauffe du bac n’avaient pas été prévus et n’étaient détectés par aucune instrumentation (capteurs de température et de niveau absents). L’ajout du serpentin de chauffage ne s’était pas accompagné d’une mise à jour des procédures de maintenance (contrôle de corrosion, remplacement du serpentin).

L’exploitant envisage la mise en place d’une procédure écrite des opération de drainage et l’installation d’un système de contrôle automatique de la température du bac avec seuil de mise à l’arrêt du chauffage. Enfin, il souhaite éloigner certaines installations de la route.

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