Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans un dépôt pétrolier ; une explosion, suivie d’un incendie, se produit dans un réservoir vide à toit fixe avec écran flottant de 5 000 m³, affecté au stockage d’essence SP98. L’accident a lieu alors que 2 sous-traitants raclent le sol à l’intérieur de la capacité pour en retirer les dépôts résiduels. Le POI de l’établissement est déclenché. Les pompiers maîtrisent le sinistre en 2 h avec un canon et 2 lances à mousse. Les 2 ouvriers gravement brûlés sont hospitalisés. Le bac est fortement endommagé. L’activité du dépôt est interrompue pendant 2 mois. Les dommages se chiffrent à 1M d’euros pour les dégâts matériels, 0,2 M d’euros pour la mise en sécurité et le démantèlement et 0,6 M d’euros pour les pertes d’exploitation. La gendarmerie effectue une enquête.

Les travaux ont été engagés avant d’atteindre une concentration de gaz inférieure à 10% de la LIE. Par ailleurs, le bac n’était équipé que d’un seul trou d’homme, ses évents n’étaient pas tous ouverts et la ventilation mise en place pour chasser les vapeurs d’essence était arrêtée pour l’intervention. L’atmosphère explosive à l’intérieur du bac a probablement été enflammée par une étincelle provoquée par un équipement (pointe de semelle des bottes, raclette métallique, mousqueton acier, etc.) porté par l’un des intervenants. L’écran flottant était à seulement 1,2 m de haut : les employés intervenaient dans des conditions difficiles pouvant favoriser les frottements des équipements au sol ou sur les parois du bac et l’explosion s’est produite en milieu confiné augmentant ses effets.

Sur proposition de l’inspection des installations classées qui s’est rendue sur place le jour même, le Préfet prend un arrêté de mesures d’urgence demandant avant démarrage : réalisation d’une étude sur les causes et les circonstances de l’accident ; détermination des mesures à prendre pour limiter le renouvellement d’un tel événement ; vérification de la sécurité de l’installation concernée et des installations voisines. L’exploitant rappelle les principes d’intervention aux entreprises extérieures travaillant sur la maintenance des bacs et modifie la procédure d’intervention à l’intérieur des bacs d’hydrocarbure : adaptation des procédures aux différents types de bacs, réalisation des opérations de nettoyage/dégazage seulement après validation par un chef de dépôt ou un adjoint, vérification des concentrations de vapeurs, spécifiées dans les procédures, avant toute intervention dans les bacs, amélioration de la ventilation par ouverture des piquages, dépose des vannes du ou des trous d’homme et maintien de la ventilation forcée pendant toute la durée des travaux. Le groupe auquel appartient le dépôt prend les mesures suivantes : diffusion du retour d’expérience sur cet accident, durcissement des contrôles sur les sous-traitants, contrôle plus strict du matériel susceptible d’être présent dans les bacs, mise en place systématiques de 2 trous d’hommes lors des contrôles décennaux pour les plus grands bacs.

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