Pollution
Humain
Environnement
Economique

Sur un site fabriquant des résines ABS, une fuite de 340 kg de butadiène a lieu sur un réacteur de 55 m³. Après les tests effectués avant polymérisation (systèmes de sécurité, test de pression du réacteur), 25 t d’eau, de l’émulsifiant, un initiateur et 15 t de butadiène liquide sous 8 à 10 bar, sont chargés dans le réacteur. L’eau est portée à 80 °C. La pression dans le réacteur varie au fur et à mesure de l’avancement de la réaction qui peut durer jusqu’à 15 h, la pression baissant progressivement de 10 bar à 3 bar. Cette pression résiduelle de 3 bar marque la fin de la réaction, le butadiène qui n’a pas réagi étant récupéré par stripping.

Vers 3h45, la polymérisation étant en cours depuis 1h30, une fuite de butadiène a lieu en partie basse du réacteur sur un tampon plein en aval de la vanne d’égout à télécommande pneumatique. Les opérateurs en salle de contrôle détectent l’ouverture intempestive de la vanne via un voyant. Selon l’exploitant, l’incident n’est pas grave car une manchette obturée par un tampon plein ferme le circuit. Les opérateurs tentent de fermer la vanne sans y parvenir ; l’un d’eux se dirige à cet effet vers le réacteur pour la refermer, mais ne peut l’atteindre à cause du brouillard de mousse se formant en partie inférieure du réacteur. Il sent l’odeur caractéristique du butadiène. Simultanément, la fuite déclenche les détecteurs de gaz dont l’un est situé à l’aplomb du réacteur. Certains dépassent le seuil haut d’alarme fixé à 40 % de la LIE. L’exploitant déclenche son POI et décide d’ouvrir la vanne de dépressurisation du réacteur vers le circuit torche sur le dôme de l’appareil. Sa pression chute, réduisant à néant la fuite en moins de 30 min. Le torchage dure 1h15. Les détecteurs reviennent à une situation de non détection 1 h après le début de l’accident. Les mesures aux alentours du site ne révèleront aucune contamination.

L’accident résulte de 3 facteurs concomitants : défaillance de la vanne d’égout pneumatique avec fuite au niveau du joint torique du bouton poussoir de commande entraînant la pressurisation et l’ouverture de la vanne, défectuosité du joint du tampon plein en aval de la vanne et mauvais montage enfin du tampon plein avec un nombre de boulons incorrect et un serrage inadéquat. De plus, aucun test préalable de tenue en pression de l’équipement n’avait été réalisé. Après cet accident, l’installation ne sera pas remise en service, le polybutadiène sera synthétisé sur un autre site du groupe. L’approvisionnement en polybutadiène s’effectue désormais par citernes routières. Cependant, l’arrêté préfectoral du 14/11/2000 subordonne l’éventuelle remise en service de l’unité au respect de dispositions portant sur l’organisation de la prévention des risques, la mise en place de consignes d’exploitations claires, l’entretien préventif des installations, la vérification périodique des dispositifs de sécurité, des dispositifs de conduite des installations et des équipements importants pour la sécurité.

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