Pollution
Humain
Environnement
Economique

Un samedi, peu avant 15h, un feu se déclare dans l’atelier C2 (utilisé pour travailler sur les artifices) d’un dépôt de feux d’artifices. Les pompiers sont alertés. Les fusées propagent le feu aux conteneurs situés en face du brasier. A 15h08, les pompiers arrivés sur les lieux demandent du renfort en raison de nombreux foyers existants. Des artifices fusent de toute part. De nombreux badauds présents dans les rues s’approchent des lieux afin d’admirer le spectacle mais sont éloignés par les services de secours. Une déflagration très violente s’accompagne d’une boule de feu de 85 m de diamètre. Les pompiers doivent se replier pour s’abriter. La succession d’explosions et d’ondes de chocs associées détruit les portes des différents stockages : le bunker central explose violemment à son tour, générant une boule de feu de 135 m de diamètre et un énorme panache de fumées. L’incendie se propage à une brasserie attenante à l’entrepôt et à des maisons proches. Un supermarché est rasé, une zone de 3 à 4 ha évoque un paysage bombardé et l’entrepôt a fait place à un cratère de 13 m de diamètre et 1,3 m de profondeur. La force de l’explosion principale est évaluée entre 4 et 5 t d’équivalent TNT. La colonne de fumées est visible à 40 km ; des vitres et des vitrines sont détruites sur plusieurs centaines de m. On dénombre 22 morts dont 4 pompiers, 974 blessés dont 50 graves. Plus de 2 000 personnes sont évacuées, des fuites de gaz se produisent dans les 500 maisons détruites ou fortement endommagées. Plus de 2 000 sauveteurs dégagent les blessés, appuyés par un lourd dispositif (dont dont une quarantaine d’engins allemands). Un suivi sanitaire sera effectué sur plusieurs années.

Une enquête est effectuée mais la cause de l’accident n’est pas déterminée (acte de malveillance? erreur de manipulation? court-circuit? auto-inflammation?). Les constructions et les conteneurs ne semblaient pas présenter de garanties suffisantes face au risque d’incendie et d’explosion et n’étaient pas ou peu équipés de dispositifs de détection et d’extinction d’incendie. Leur disposition ne respectait pas les distances réglementaires. Les divisions de risque des produits stockés étaient vraisemblablement sous-estimées ou les produits mal classés (artifices en provenance de Chine). A la suite de l’accident, les pouvoirs publics modifient la réglementation sur les artifices et un inventaire national des stockages d’artifices est entrepris. Les distances de sécurité sont modifiées : 800 m pour toutes les installations utilisant des artifices pour professionnels et 30 m pour les particuliers.

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