Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une usine chimique spécialisée dans la fabrication d’additifs anti-usure pour les huiles moteurs, la synthèse d’un produit intermédiaire vient de se terminer (acide dithiophosphorique). Le produit est pompé vers 4 cuves de stockage quand une décomposition de 17 t de produit s’amorce dans une des cuves. Cette décomposition forme de l’hydrogène sulfuré (gaz toxique) et des mercaptans (gaz toxiques à haute dose, à très faible seuil olfactif et utilisé pour odoriser le gaz de ville). Le H2S est capté et neutralisé par les équipements de traitement des gaz puis rejeté à la cheminée car la synthèse des additifs inclue la formation de ce gaz. Les mercaptans sont par contre directement rejetés à la cheminée car le système de traitement n’est pas adapté à ce type de gaz. Ce rejet, estimé à 5 kg, provoque de fortes nuisances olfactives dans la périphérie du site. De nombreuses plaintes du voisinage sont enregistrées. Sur demande de l’administration, l’exploitant prend les mesures suivantes :

  • mise en place d’un capteur en sortie des équipements de traitement des gaz pour détecter rapidement les émissions de H2S et mercaptans (chromatographe) ;
  • révision des procédures internes en cas d’accident ;
  • suivi des paramètres de fonctionnement des équipements de formulation et stockage, pour détecter rapidement tout début de décomposition ;
  • mise sous rétention de tous les réservoirs de stockage du site.

Seize ans avant, des émissions de mercaptans lors du démarrage d’un nouveau procédé et lors du nettoyage de cuves avaient fortement incommodé des milliers de personne dans le voisinage du site et bien au-delà, et même contraint un centre commercial proche a jeter une partie de son stock de denrées alimentaires qui avait été en contact avec les mercaptans entrés par le circuit de ventilation du bâtiment.