Pollution
Humain
Environnement
Economique

Au petit matin alors que 16 des 81 wagons d’un convoi ont franchi un aiguillage, 34 wagons dont 7 de GPL, 7 de propane et 2 de soude déraillent. Le conducteur parvient à dételer le train et s’enfuit à bord de la locomotive emportant les 9 premiers wagons 2 km plus loin. Les vannes d’un des wagons de propane ayant été cisaillées dans l’accident, une explosion se produit peu après. Trois autres wagons endommagés libèrent peu à peu leur contenu qui alimente les flammes. L’alimentation en gaz de la ville voisine est coupée par précaution, une ligne haute tension est détruite par les flammes. Les pompiers coupent 2 autoroutes et évacuent 3 200 habitants. La locomotive est ramenée sur place pour évacuer les 7 wagons non-déraillés qui avaient franchi l’aiguillage. 1 h après l’accident, l’entreprise ferroviaire estime à 90 minutes la tenue au feu des wagons pris dans l’incendie. Les secours se replient précipitamment par crainte d’un BLEVE qui se produit en effet sur un wagon de GPL après plusieurs heures. L’incendie se propage à une usine d’aliments pour bétail.

Les secours décident de laisser les wagons de propane endommagés se vidanger vers une fosse creusée en pleine terre pour l’occasion, et d’y brûler le produit à l’air libre. Le froid ambiant (-10°C) facilite la manoeuvre. Les habitants rejoignent leur logement après 16 jours. Les 2 wagons de soude ont libéré leur contenu. La totalité du coût de l’accident (dommages, évacuation, destruction, dépollution), soit 28 M$ (20.4 Meuros), est prise en charge par l’entreprise ferroviaire opérée par l’Etat.

Une défaillance de la voie est à l’origine de l’accident. Il s’agit d’un rupture dans le talon d’un lame d’aiguillage, au niveau d’une perforation permettant le passage d’un boulon. Le bureau d’enquête des transports (NTSB) établit la préexistence de la rupture sur une période prolongée avant l’accident, constate l’absence de détection de ce problème et l’attribue au manque de formation du personnel en charge de l’inspection des voies (inspecteur et encadrement). La manoeuvre de vidange et brûlage était inédite, aucun exercice d’ampleur n’ayant été réalisé avant l’accident.