Pollution
Humain
Environnement
Economique

Dans une raffinerie, une explosion suivie d’un incendie se produit vers 16h48 dans un réservoir de bitumes “Styrelf 103” lors d’un dépotage. Le réservoir en remplissage, mais à faible débit par dépotage du camion, souffle un débit de vapeurs faibles qui s’écoulent sur le toit du fait du faible vent régnant alors. Elles atteignent le bord de la robe, où sous l’effet du réchauffage à 180°C des jours précédents,une réaction exothermique au coeur du calorifuge imprégné se développe, provoquant une flamme fugace. Le faible débit de vapeurs atteignant la flamme s’enflamme lui-même mais étant en régime pauvre ne donne qu’une fumée grisâtre. Ensuite, la flamme remontant vers la source, l’évent du bac, s’enrichit et devient noire. La flamme pénètre alors dans le réservoir du fait de la faible tension de vapeur des vapeurs s’échappant et de leur faible débit et le feu se développe dans la phase vapeur du réservoir où elle trouve des concentrations en air suffisantes pour se trouver dans les limites inflammables, aux environs du point stocheiométrique favorisant ainsi l’explosion interne. Le service sécurité de la raffinerie intervient. Le POI est déclenché et les secours internes interviennent sans faire appel aux pompiers externes. Ils rencontrent des difficultés à éteindre le réservoir à cause de son développement rapide et de la géométrie des tôles des viroles hautes qui se replient vers le centre, sous l’effet du feu, après que le toit ait été arraché par l’explosion et soit retombé dans la cuvette de rétention côté sud. L’intervention se termine vers 17h54. Les dommages se limitent à la destruction du toit du réservoir et des viroles hautes. Le réservoir, bien que déformé à sa partie basse, reste étanche et le contenu de celui-ci ne se répand pas dans la cuvette. Par ailleurs, après l’extinction, un essai des serpentins de réchauffage, montre que ceux-ci sont étanches et ne présentent pas d’anomalie de fonctionnement. Aucune victime n’est à déplorer. Une visite d’inspection est effectuée. En ce qui concerne le Styrelf 103, l’exploitant doit faire des recherches pour abaisser le taux de génération d’H2S lors des fabrications, appliquer les résultats à toutes les fabrications futures et suivre l’évolution des teneurs en H2S dans les réservoirs de stockage. En ce qui concerne le mode de stockage, l’exploitant doit rechercher une température de stockage optimale pour limiter le risque de réaction exothermique dans un calorifuge pollué, disposer entre bac et pompes d’expédition, d’une purge des condensats de quench pour tenir compte d’une non étanchéité toujours possible de la vanne de bloc. En ce qui concerne le stockage lui-même, l’exploitant doit vérifier périodiquement l’état des évents et en assurer une propreté parfaite évitant le collapse du réservoir par bouchage de l’évent, faire un test périodique de l’état du calorifuge pour déterminer son degré possible de pollution, changer le calorifuge pollué et modifier la liaison robe toit.