Pollution
Humain
Environnement
Economique

Vers 2h du matin, dans une zone de stockage de GCL de l’unité d’alkylation d’une raffinerie (3 sphères, 4 cylindres verticaux et 5 cylindres horizontaux), une sphère de 800 m³ d’isobutane est sur-remplie (de même qu’un des cylindres verticaux) à partir d’un pipeline et se fissure le long d’une ligne de soudure. Très rapidement la fuite s’enflamme et un feu chalumeau est allumé à la source. Moins d’une seconde après, la sphère BLEVE et une énorme (mais dimension non connue) boule de feu se forme : la sphère se rompt en 3 morceaux principaux projetés dans 3 directions (distance max : 80m). La soupape est projetée à 120 m dans une unité gaz, où elle endommage un échangeur à tubes, provoquant un incendie généralisé de l’unité. Des cigares verticaux et horizontaux BLEVEnt tour à tour ; 20′ après la première, une seconde sphère de 800 m³ d’un mélange butane-butylène (butène) BLEVE et génère une boule de feu de 335 x 200 m. Des fragments sont projetés à 190 m et une soupape à 500m. Les explosions se poursuivent jusqu’à 6 h. De nombreux autres effets missiles sont constatés : certains provoquent de gros dégâts voire des effets dominos dans les autres unités ou les matériels de protection (destruction d’une réserve d’eau et d’une pompe incendie par un fragment de la 2ème sphère). Des effets thermiques importants sont rapportés (selon un témoin, effet moins intense pour la 2ème sphère que pour la 1ère). Des vitres situées face au sinistre sont brisées jusqu’à 3,5 km. L’incendie généralisé nécessite plus de 12 h d’intervention. Au final, seul 1 réservoir vertical cylindrique n’a pas explosé ; il sera retrouvé renversé à quelques mètres. 7 employés sont tués et 10 autres blessés. Le coût global est estimé à 100 M$ (1986). Le sur-remplissage de la 1ère sphère serait dû à la défaillance d’un détecteur de niveau : une indication en salle de commande est relevée bloquée à 76 % alors qu’un accroissement subi de la pression de 16,5 à 23,5 bar a été détecté à la station de pompage du pipe. L’estimation de la pression dans la sphère pleine serait de près de 21 bar. Le mauvais fonctionnement d’une soupape serait également en cause. L’administration relève à l’époque 27 “violations” de la réglementation.

Le montant des dégâts matériels internes, enlèvement des débris et coûts de réhabilitation sont évalués à 190 M€ (basé sur les indices de valeur à décembre 2019).